Le déséquilibre habitat-emploi entre l’est et l’ouest de l’Île-de-France ne s’est jamais autant aggravé qu’aujourd’hui. Ce constat, qui va complètement à l’encontre des objectifs du SDRIF, le schéma directeur de la région d’Île-de-France, ne fait malheureusement aucun doute. Comment pourrions-nous donc débattre du présent projet de loi, qui comprend plusieurs articles concernant l’aménagement de l’Île-de-France, sans tenir compte de cette réalité catastrophique ?
Nous le savons, la localisation de l’immobilier de bureaux joue un rôle majeur dans cette dynamique. Or les chiffres révélés récemment, au milieu de cette année, sont éloquents : entre 2007 et 2016, soit sur près de dix ans, les Hauts-de-Seine ont concentré pas moins de 42 % de la construction de bureaux en Île-de-France, et la Seine-et-Marne à peine 1 % – 6, 5 millions de mètres carrés d’un côté, 150 000 de l’autre. Nous assistons, dans les Hauts-de-Seine, à un véritable raz-de-marée, alors que, dans le même temps, les villes nouvelles, en particulier Marne-la-Vallée et Évry, se vident de leurs bureaux, qui deviennent obsolètes. Cette évolution est catastrophique pour l’équilibre habitat-emploi et pour certains réseaux structurants de transports, comme les RER A et D.
À l’évidence, la réforme de la taxe relative à la création de bureaux qui date de la fin de l’année 2015 n’a pas encore eu d’effets, les chiffres des six premiers mois de 2016 étant d’ailleurs caricaturaux. Nous l’avions dit : une réforme beaucoup plus ambitieuse est nécessaire pour arrêter ce raz-de-marée de bureaux dans les Hauts-de-Seine qui déséquilibre complètement la région capitale.
Le présent amendement vise à proposer une telle réforme, absolument indispensable si nous voulons sauver l’emploi dans l’agglomération, ne pas abandonner la Seine-et-Marne ni le Val-de-Marne et développer l’emploi dans l’est francilien.