Intervention de Jacques Mézard

Réunion du 9 novembre 2016 à 14h30
Statut de paris et aménagement métropolitain — Articles additionnels après l'article 41

Photo de Jacques MézardJacques Mézard :

Charité bien ordonnée commence par soi-même : dans ce magnifique élan de multiplication des petits pains et des métropoles, il aurait été anormal que je ne défende pas le territoire qui m’a amené jusqu’ici et qui a été l’une des victimes – hélas ! – des réformes territoriales engagées ces dernières années.

La fusion des régions, la constitution des grandes régions présentée par le Président de la République au printemps 2014, en contradiction totale avec son discours du 19 janvier 2014 à Tulle, a eu des conséquences graves, en particulier pour le Massif central, puisque la performance de rattacher Aurillac à Lyon, Mende à Toulouse et Guéret à Bordeaux a été réalisée. Et cela, il fallait tout de même réussir à le faire, dans un mépris absolu de la réalité de nos territoires !

Aujourd'hui, l’agglomération que je représente est à onze heures aller-retour, dans les bons cas, de Lyon, métropole régionale, à neuf heures par la route, évidemment sans aucun autre moyen de transport. Lorsque nous sommes convoqués pour la conférence territoriale de l’action publique, le matin, à neuf heures, il faut partir à quatre heures. Lorsque nous sommes convoqués pour traiter du schéma régional de l’enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation le soir, à dix-huit heures trente, il faut revenir le lendemain. C’est vraiment là un progrès démocratique exceptionnel, et je ne saurais trop souvent en remercier le Gouvernement qui a commis cette loi, que j’ai toujours considérée comme scélérate !

Pour aller à l’encontre de cela, il me paraît normal de considérer que ceux qui sont loin de tout, abandonnés, avec les conséquences malheureusement que l’on verra dans quelques mois lors des élections, en dépit de quelques efforts financiers que je me plais à saluer, monsieur le ministre, puissent aussi se constituer en métropole.

J’ai donc conçu un amendement ainsi rédigé : « Toute communauté d’agglomération ou communauté de communes ayant en son sein une commune préfecture de département distante de plus de 150 kilomètres ou de 3 heures de route d’une métropole peut se voir attribuer le statut de métropole. »

En suivant cet amendement, monsieur le ministre, vous rendrez à nos territoires éloignés de tout à la fois la considération et les moyens de ne pas continuer à sombrer dans une déprise démographique.

Je pense que les collègues ayant défendu la création des sept métropoles vont m’apporter un soutien actif, étant convaincus du malheur qui a été réalisé en 2014.

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