Intervention de Philippe Dallier

Commission des finances, du contrôle budgétaire et des comptes économiques de la nation — Réunion du 10 février 2016 à 10h32
Enjeux économiques et financiers de la construction du grand paris express — Audition conjointe de Mm. Jean-Yves Le bouillonnec président du conseil de surveillance et philippe yvin président du directoire de la société du grand paris

Photo de Philippe DallierPhilippe Dallier :

Je vais essayer de positiver un peu. Tout comme je crois à la métropole du Grand Paris - pas forcément celle qu'on a mise en place - je crois à ce projet de transports qu'est le Grand Paris Express. Il est nécessaire pour la métropole, pour la région, même si tout le monde n'a pas la chance d'avoir une gare à proximité, et pour la France entière, l'attraction de la région capitale étant un enjeu national.

On peut aussi rappeler, comme Vincent Eblé l'a fait, que ce projet est financé par les Franciliens. Je l'ai répété plusieurs fois en séance, nos collègues de province disent souvent que l'on investit 30 milliards d'euros au détriment d'autres investissements. Pas du tout ! Au moins, la présentation que vous nous avez faite a le mérite d'être claire : vous nous avez rappelé les différentes sources de financements, particuliers, entreprises d'Île-de-France, emprunts à long terme.

Ceci étant dit, le plan financement tient sur une page, et c'est assez rassurant quand on le voit présenté ainsi, mais j'aimerais savoir s'il en existe une version année après année, à quarante ans, cinquante ans, soixante ans.

À mon avis, il existe, ce n'est pas très difficile à faire. J'aimerais connaître les différentes hypothèses. Vous en avez déjà formulé une sur les taux d'intérêt, qui pourraient bouger. 4,5 % par rapport à la situation actuelle, c'est effectivement prudent. Cela donne de la marge, mais il existe d'autres hypothèses en fonction de l'avancement des travaux et des retards éventuels. De ce point de vue, si jamais on arrivait à tenir tous les délais, tout le monde se réjouirait, même si l'on peut penser qu'il existe des risques.

Il est vrai qu'on a terminé les emprunts du métro parisien dans les années 1970, alors que celui-ci datait du début du XXe siècle. Après tout, emprunter sur quarante ans ou cinquante ans, même s'il fallait rallonger un peu les délais pour cause de difficultés, pourquoi pas ? J'aimerais donc être rassuré et voir ce tableau, s'il existe.

Enfin, un point sur la tarification. On n'en parle pas beaucoup. Pourtant, on sait bien que ce sera peut-être la variable d'ajustements principale. On a beaucoup parlé, cette semaine et la semaine dernière, de la manière de financer le passe Navigo à tarif unique. Tout cela est très sympathique : avant les élections régionales, on le met en service, et on s'aperçoit ensuite qu'il manque 300 à 400 millions d'euros. Il va falloir les trouver quelque part. On a un accord entre l'État et la région. Chacun fait un effort, la RATP aussi si j'ai bien compris, et c'est le statu quo : on reste sur la base des 70 euros par mois, tout le monde paye le même tarif.

Étant donné l'ensemble des projets de transports qu'il faut financer, il est à mon sens évident qu'on ne pourra en rester à une tarification qui progresserait suivant le coût de la construction, ainsi que l'indique votre tableau.

C'est une hypothèse, mais je me demande si elle est crédible, et je voulais savoir si vous en aviez fait d'autres pour pallier à l'avenir un problème de financement.

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