Je souhaite tout d'abord remercier notre collègue Claudine Lepage pour sa présentation complète et équilibrée dont je partage les grandes lignes. L'audiovisuel extérieur constitue un bien précieux pour notre pays et nous devons veiller à le préserver.
Je souhaite néanmoins apporter quelques remarques complémentaires à ce projet de COM pour tenir compte du fait qu'il devrait s'appliquer jusqu'en 2020 et que nous devons être très clairs sur nos intentions dans l'hypothèse où un changement de majorité interviendrait en 2017.
Ma première remarque tient évidemment, une nouvelle fois, à l'absence de réforme de la CAP qui fragilise les engagements de ce COM en termes de ressources publiques. Je n'y reviens pas mais sans réforme de la CAP, ce projet de COM me semble bien fragile...
Ma deuxième remarque concerne les mutualisations. Des avancées ont été faites concernant les fonctions support et des progrès devraient être faits pour favoriser la transversalité. Pour autant, je souhaite réaffirmer que le choix maintenu dans ce COM de ne pas rapprocher les rédactions de RFI et France 24 ne nous engage pas. La présidente de France Télévisions que j'ai auditionnée jeudi matin, m'a confirmé que le rapprochement des rédactions de France 2 et France 3 - qui sera effectif en 2018 - n'était pas contradictoire avec la préservation, voire même le renforcement, des identités de chaque chaîne. Il conviendra donc à l'avenir de réexaminer l'opportunité d'aller plus loin dans les mutualisations des rédactions de France Médias Monde. Nous ne devons nous fermer aucune porte et je propose que cette réserve soit intégrée à un éventuel avis favorable que nous pourrions donner à ce COM.
Je suis par ailleurs satisfait de la participation de France 24 à la chaîne Franceinfo. Cela démontre la pertinence des rapprochements à conduire entre les entreprises de l'audiovisuel public même si nous pouvons diverger, entre nous, sur les rythmes et les périmètres de ces coopérations à conduire.
Je considère également que le Brexit nécessite de redéfinir les priorités de France Médias Monde avec, au besoin, la mobilisation de moyens nouveaux, pour saisir cette opportunité de renforcer notre influence sur notre continent et aider le français à retrouver sa place.
Je partage aussi le souci de notre collègue rapporteure concernant le manque de moyens pour poursuivre le développement en Afrique. Il en est de même au Maghreb et au Proche-Orient. Comme cela a été bien expliqué, nous devons avoir un débat national sur les moyens que nous sommes prêts à mobiliser pour préserver notre influence dans le monde. Cette question dépasse donc le cadre de ce COM qui a été conçu dans une logique de prolongement des efforts jusqu'à présent consacrés à l'audiovisuel extérieur.
Cela étant dit, je proposerai à mes collègues du groupe Les Républicains de donner un avis favorable à ce COM avec les réserves exprimées par notre rapporteure et celles que j'ai également formulées.