Contre vents et marées, le projet d'ARTE suit son chemin. Alors que certains, ici-même, l'avaient moqué, qualifié de ringard, sans avenir, voué à disparaître, voilà que nous sommes unanimes à le saluer. La pugnacité a payé. Vous avez su creuser votre sillon. Au-delà des quelque trente chaînes évoquées, deux tiers des Français sont abonnés à des bouquets offerts par les opérateurs de télécommunication et qui mettent des centaines de chaînes à leur disposition. Vous avez foncé les premiers pour prendre le tournant du numérique, alors que d'autres chaînes, avec des moyens supérieurs, ont tardé.
ARTE, une chaîne élitiste ? Au contraire, elle ouvre à une large audience des manifestations culturelles, comme les concerts classiques, dont le public est d'ordinaire limité, même quand des efforts sont faits sur les tarifs. ARTE a aussi pour mission d'éduquer les jeunes à l'image, à sa lecture, à son décryptage. Alors qu'ils sont abreuvés d'images, nous ne les aidons pas à les déchiffrer. Ne devriez-vous pas développer les partenariats avec l'éducation nationale ?
Nous devons avoir conscience de la nature spécifique d'ARTE, née d'un accord franco-allemand. A nous de défendre ce service public avec force, sans le dénigrer, et de donner à une chaîne qui a su doubler son audience les moyens financiers qu'elle mérite.