Dans la logique de la loi Lamy et du nouveau programme national pour la rénovation urbaine (PNRU), qui promeut désormais une réflexion globale, la politique de la ville a vu son champ s'étendre : elle se concentre non plus seulement sur les quartiers, mais prend en compte l'agglomération tout entière ; en effet, pour avoir un impact réel sur un quartier, il faut paradoxalement être capable d'agir à une échelle beaucoup plus large. Transformer un quartier ne se résume pas à reconstruire des bâtiments ; il faut d'abord identifier les phénomènes qui ont conduit à la paupérisation du quartier pour lancer une stratégie globale. Où construire du logement social ? Comment le répartir sur le territoire ? Quelle politique intercommunale d'attribution mettre en place ? Idem sur les questions économiques. Quelle stratégie de développement adopter à l'échelle d'un territoire ? Comment développer la mixité fonctionnelle dans un quartier ? Mais aussi, plus globalement, comment répartir les activités sur le territoire pour que les habitants puissent en bénéficier ? Enfin, la question des transports et du désenclavement ne peut également se traiter que de manière globale.
Pour réussir un projet de rénovation urbaine, il faut porter un engagement politique très fort sur une longue période, mais aussi allier vision stratégique et sens du détail, notamment sur les aspects de qualité urbaine. C'est en favorisant la consultation des habitants sur la conception des aménagements à réaliser que l'on pourra changer les modes de vie dans un quartier, la qualité de vie venant de l'égalité républicaine. Un habitant, membre d'un conseil citoyen, me disait très justement : « La qualité de vie commence par la qualité de vue. » Ce n'est pas la même chose de se réveiller, le matin, avec des fenêtres qui donnent sur un amoncellement de poubelles incendiées ou sur un jardin bien aménagé.
Avec d'autres, l'Anru s'attache à améliorer le quotidien de nos concitoyens. Je laisse à Mme la ministre le soin de revenir sur les aspects financiers du PNRU.