Je souhaiterais réagir sur deux sujets évoqués : la complexité et les économies.
Nous avons pour priorité de maintenir la proximité et la diversité. L'unique moyen pour y parvenir est de mener une réflexion continue sur les réseaux dans chaque région. L'État a un rôle extrêmement important à jouer dans ce domaine, car il peut créer le cadre de cette réflexion de réseau, en incitant les acteurs à identifier quelques priorités, différentes dans chaque région ou territoire.
Aujourd'hui, tout le monde souhaite organiser certaines opérations culturelles. Parfois, en réfléchissant ensemble, il est possible de se répartir les rôles. Cela suppose des incitations. Chaque région doit fixer, d'un commun d'accord, des priorités, et accorder des avantages supplémentaires aux acteurs s'engageant dans ces voies. Le choix entre l'événementiel et les structures est cornélien. Devons-nous mettre l'accent sur une grande opération culturelle qui attire plus de public ou soutenir les musées ? Il n'existe pas de solution unique.
Il faut également définir des coopérations qui peuvent se traduire par des adossements de certaines structures. Certaines peuvent se rapprocher et trouver des manières communes de travailler. Tous les FRAC réalisent de courtes vidéos d'artistes présentant leurs oeuvres. Nous pouvons mutualiser les bibliothèques numériques de l'ensemble des FRAC et les transmettre à l'Éducation nationale. Un professeur pourrait ainsi présenter une oeuvre en dépôt dans un lycée et diffuser la vidéo de l'artiste commentant cette oeuvre. La démarche se révélerait peut-être plus attrayante et plus convaincante qu'une présentation par le professeur lui-même. De la même manière, les expositions organisées par un FRAC situé dans une ancienne région doivent pouvoir circuler dans l'ensemble de la nouvelle région. La mutualisation, c'est aussi présenter des expositions à l'étranger, comme le font actuellement tous les FRAC à Singapour. Il y a donc plusieurs formes possibles de coopération.
Enfin, il convient de s'adosser davantage à des collectivités avec lesquelles nous travaillions peu auparavant. Les FRAC travaillent avec de nombreuses associations, mais ils collaborent moins avec des petites communes. Nous devrions mener une réflexion beaucoup plus affirmée sur le sujet. Certains maires se découvrent parfois, grâce à la rencontre avec un artiste ou un responsable culturel, une capacité à créer quelque chose dans les lieux les plus éloignés.