Je comprends la forme de « sidération » que vous exprimez. Nous n'avons jamais été confrontés à cela. Je pense que le dossier syrien va connaître une accélération : les discours croisés des Américains et des Russes montrent que les Russes souhaitent « régler » - à leur façon - cette question avant l'installation de Donald Trump. Du point de vue russe, il faut que Bachar el-Assad et la Russie soient vainqueurs au 20 janvier prochain, pour pouvoir bâtir une nouvelle stratégie russo-américaine avec le nouveau Président. Si ce sentiment devait se confirmer, la situation d'Alep déjà extraordinairement tragique deviendrait encore plus préoccupante sur le plan humanitaire avec l'hypothèse d'importants massacres.
Pour rejoindre les propos de Monsieur Gorce, je constate que Donald Trump parle positivement de l'« Europe », mais négativement de l'« Union européenne », que les Chinois définissent une « route de la soie » impliquant « 16+1 » pays d'Europe continentale et que les Russes considèrent l'Europe sous le prisme de l'OTAN. Nos grands partenaires ont donc chacun une vision différente de l'Europe et l'on peut se demander si, finalement, l'Europe elle-même n'est pas la seule à ne pas posséder de vision quant à son propre avenir ! L'incertitude, notamment créée par le Brexit, semble donner l'opportunité à nos partenaires de choisir le modèle européen qui leur convient le mieux, nous reléguant au rôle de spectateur de notre propre destin !
Les réflexions des missions de la commission à l'ONU et à l'AP-OTAN seront consolidées en vue d'un débat plus approfondi et structuré qui aura lieu en commission le 11 janvier prochain.