Ce qui était présenté, pour ces travailleurs, comme un modèle de souplesse et d’autonomie ressemble de plus en plus à une forme de salariat déguisé, dépourvu des contreparties que sont le salaire minimum, la protection sociale et les cotisations assurantielles pour le chômage et la retraite.
Le modèle économique d’Uber repose sur un environnement social de précarité et de chômage structurel massif, nul n’acceptant autrement que par nécessité de travailler dans de telles conditions.
Ainsi, en Allemagne, Uber n’a quasiment pas réussi à s’implanter, ne disposant pas d’un vivier de chômeurs suffisant pour asseoir son modèle. Dans les autres pays européens, on réfléchit aux moyens de réguler ce modèle d’activité. Outre-Manche, c’est une décision de justice qui a obligé Uber à considérer ses chauffeurs comme des salariés et à leur conférer les droits afférents.