Intervention de Bernard Cazeneuve

Réunion du 20 décembre 2016 à 14h30
Hommage aux victimes d'un attentat à berlin

Bernard Cazeneuve, Premier ministre :

Mesdames, messieurs les sénateurs, M. le président du Sénat vient de le rappeler : hier soir, l’Allemagne a été frappée au cœur par un attentat terroriste qui, comme tous ceux qui l’ont précédé, s’est caractérisé par sa violence, son abjection et sa lâcheté.

Au nom du gouvernement français, je tiens à dire à mon tour toute la solidarité de notre pays, de notre nation rassemblée, envers les victimes et leurs familles.

Au gouvernement allemand qui, comme le nôtre, est en première ligne dans la lutte antiterroriste, j’exprime notre solidarité et notre compassion. Je réaffirme également notre détermination à agir en Europe, notamment avec lui, pour lutter avec la plus grande fermeté contre le terrorisme.

Notre pays lui-même – chacun l’a bien à l’esprit –, a été frappé au cours des derniers mois. Nous avons pleuré nos morts. Nous avons vécu des moments d’intense recueillement. Aujourd’hui, c’est l’Allemagne qui est plongée dans le chagrin.

Lorsque la France a été touchée, la chancelière allemande et ses ministres se sont rendus à Paris pour nous témoigner leur solidarité. Ils nous ont rappelé que, dans l’épreuve, nous étions frères, et que rien ne pouvait altérer notre détermination à gagner la guerre contre le terrorisme. Par leurs gestes et par leurs paroles, ils ont été présents à nos côtés.

Aujourd’hui, nous devons au gouvernement allemand cette présence, cette fraternité et cette solidarité.

M. le président du Sénat l’a dit avec beaucoup de justesse : nous devons également faire en sorte que la relation franco-allemande, qui compte tant quand l’essentiel est en jeu en Europe – et la lutte contre le terrorisme renvoie à l’essentiel –, soit plus forte qu’elle ne l’a jamais été, ce qui est d’ores et déjà le cas.

Nous devons multiplier les initiatives, dans la continuité de celles que nous avons déjà prises, pour que le continent européen soit mieux protégé ; pour que les frontières extérieures de l’Union européenne soient davantage contrôlées ; pour que l’agence FRONTEX monte en puissance ; pour que les fichiers criminels soient connectés les uns avec les autres et alimentés par l’ensemble des services de renseignement ; et pour que nous puissions lutter efficacement contre le trafic d’armes. Je me réjouis qu’un accord ait été conclu entre les différentes institutions de l’Union européenne, afin que, face à ce fléau, l’Europe instaure un contrôle beaucoup plus efficace.

Lorsque l’essentiel est en jeu en Europe, la France et l’Allemagne sont ensemble. Les frontières nous ont longtemps séparés. S’y sont souvent adossées des guerres qui ont opposé et endeuillé nos deux nations. Mais ces conflits renvoient à une histoire lointaine.

Désormais, lorsque les épreuves frappent, la France et l’Allemagne ne forment plus qu’un seul et même pays. Elles sont ensemble, en Europe, pour défendre les valeurs de solidarité et de fraternité, qui sont précisément celles des pères fondateurs de l’Union européenne.

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