Monsieur le président, monsieur le Premier ministre, mes chers collègues, l’attentat commis hier soir à Berlin est un événement tragique. Je veux dire ici l’horreur qu’il m’inspire et la tristesse que nous partageons avec nos amis allemands.
Après Madrid, Londres, Bruxelles, Paris, Nice, mais aussi Ankara, Djakarta et bien d’autres villes encore, c’est le cœur de l’Allemagne, sa capitale, qui a été visé sur un marché de l’avent, cette période durant laquelle on fête le retour espéré de la lumière.
C’est l’obscurantisme qui a frappé, avec un mode opératoire rappelant l’attentat de Nice du 14 juillet dernier – survenu un jour de fête, également – : un camion lancé dans la foule pour tuer et s’en prendre à des symboles.
Dans le climat de tension que connaît l’Allemagne à propos de la question des réfugiés, cet attentat a une portée considérable. Après avoir provoqué de la stupéfaction, du chagrin et de l’indignation, il soulève beaucoup de questions, en Allemagne, mais aussi chez nous, où se déroulent de nombreuses manifestations avant les fêtes de Noël et de fin d’année.
Nous savons tous ici, monsieur le Premier ministre, les mesures que vous avez prises comme ministre de l’intérieur à la suite des attentats de janvier et de novembre 2015 et de juillet 2016 : le recrutement de gendarmes et de policiers ; le renforcement de Vigipirate ; le déploiement de l’armée, avec l’opération sentinelle ; la constitution d’une garde nationale ; et toutes les opérations lancées par le chef de l’État à l’extérieur du pays.
Pouvez-vous nous dire, monsieur le Premier ministre, si les mesures prises dans notre pays permettent à toutes les manifestations en cours ou prévues de se tenir ou si celles-ci doivent être annulées ?
Dans la mesure où c’est l’Europe de l’Ouest tout entière, et même davantage, qui est dans le viseur des intégristes, le travail de coopération entre les services de sécurité et de renseignement de tous ces pays donne-t-il aujourd’hui satisfaction ? Est-il efficacement et sincèrement organisé ?