Intervention de Jean-Yves Roux

Réunion du 20 décembre 2016 à 14h30
Questions d'actualité au gouvernement — Situation à uber

Photo de Jean-Yves RouxJean-Yves Roux :

Ma question s'adresse à M. le Premier ministre.

Depuis maintenant une semaine, nous assistons à un mouvement de grève particulièrement difficile opposant des chauffeurs de VTC à certaines plateformes internationales.

Depuis une semaine surtout, nous entendons des témoignages de chauffeurs qui décrivent l’évolution de leur quotidien de travail.

Au départ, le chant des sirènes était mélodieux : la perspective d’un emploi – et on les comprend –, d’un travail indépendant, intéressant et valorisant. Au final, en peu de temps, le registre a changé et ces chauffeurs ont fait entendre une tout autre complainte, dans un silence parfois assourdissant : des changements de rémunération au gré du vent, des rémunérations minimales tendant au travail à perte, un temps de travail considérablement allongé pour espérer compenser le revenu final et payer les crédits engagés.

Ce mouvement de chauffeurs, nous devons en être conscients, est tout à fait révélateur de ce qui pourrait dans un avenir proche se généraliser, faire modèle.

Ce modèle-là, c’est la paupérisation légalisée, avec des femmes et des hommes qui ne peuvent s’en sortir. Ce modèle-là, c’est la négation de la régulation la plus élémentaire, du droit du travail, du dialogue social préalable. Ce modèle-là, c’est la loi du plus fort.

Mes chers collègues, ce n’est pas une loi que notre République peut cautionner.

Monsieur le Premier ministre, depuis plusieurs jours et plusieurs nuits, vous avez proposé votre médiation dans ce conflit. Vous avez souhaité avant tout engager un dialogue social. Preuve si l’en est que l’État n’est pas que l’empêcheur de faire vivre un secteur en plein essor. Preuve si l’en est que la puissance publique est très utile, surtout quand il s’agit d’organiser un secteur en pleine expansion.

Monsieur le Premier ministre, où en sont ces négociations ? Quel signal le Gouvernement entend-il donner au secteur des VTC, à ces chauffeurs qui veulent continuer à travailler dans des conditions décentes ? À celles et ceux qui voudront embrasser, et à juste titre, ces carrières ?

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