Intervention de Maya Kandel

Commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées — Réunion du 11 janvier 2017 à 10h05
Politique étrangère américaine de l'administration trump — Audition conjointe de Mme Célia Belin chercheuse au centre d'analyse de prévision et de stratégie du ministère des affaires étrangères et au centre thucydide paris 2 et de Mme Maya Kandel chercheuse associée à l'institut du monde anglophone de l'université sorbonne nouvelle paris 3 ancienne responsable du programme etats-unis de l'institut de recherche stratégique de l'ecole militaire

Maya Kandel :

L'affrontement entre les médias et la présidence recoupe celui entre les médias eux-mêmes, tant deux réalités médiatiques, l'une constituée par les médias traditionnels et l'autre utilisant des réseaux sociaux, tendent à s'opposer.

S'agissant des pouvoirs que Donald Trump peut exercer, si la majorité républicaine n'est qu'à 52 voix, soit huit voix de moins que la majorité requise pour un grand nombre de lois, il faut nuancer le constat d'une impuissance, car en diplomatie et en politique, le verbe est important. À cet égard, la ligne rouge sur la Syrie, énoncée par le Président Barack Obama dans l'un de ses discours, a été imputée comme l'un des principaux échecs essuyés lors de ses deux mandats. Donald Trump utilise, quant à lui, le réseau Twitter de manière constante. Pour revenir à des dispositions plus institutionnelles, les accords exécutifs permettent d'éviter la ratification par le Sénat. Le Président conserve ainsi une large marge de manoeuvre. Barack Obama est le premier président à terminer ses mandats avec la même guerre en cours. Ainsi, la concentration des pouvoirs militaires, déjà amorcée sous Bush et amplifiée avec Obama, devrait bénéficier à Donald Trump et concerner notamment les éliminations ciblées qui sont utilisées dans la lutte contre le terrorisme et qui relèvent d'un pouvoir quasi-discrétionnaire.

La notion d'hégémonie adaptée pourrait s'inscrire dans la continuité de la politique conduite par Barack Obama.

S'agissant de l'affaiblissement évoqué, la préoccupation pour les intérêts des Américains pourrait concerner les accords commerciaux et donner le gage au redéploiement de la politique étrangère au service de la situation domestique américaine.

L'Afrique ne figure pas parmi les priorités régionales de Donald Trump. L'un des responsables de cette politique africaine pourrait être John Peter Pham, qui dirige le centre sur l'Afrique de l'Atlantic Council et a la particularité d'être un africaniste républicain, alors que les experts du continent sont plutôt démocrates. Une certaine continuité devrait être assurée, hormis le fait que le Congrès républicain pourrait accorder plus de moyens aux programmes aux dimensions militaires et sécuritaires.

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