Intervention de Audrey Azoulay

Réunion du 12 janvier 2017 à 15h00
Questions d'actualité au gouvernement — Saisine du csa après l'interview de farid benyettou

Audrey Azoulay  :

Madame la sénatrice, vous l’avez dit, deux ans ont passé depuis les attentats qui, à travers Charlie Hebdo, visaient précisément la liberté d’expression. Je tiens à rendre de nouveau hommage à Clarissa Jean-Philippe, qui, dans ses fonctions de policière municipale, a protégé les habitants de Montrouge et peut-être, en particulier, les enfants d’une école. Je me dois également de citer l’Hypercacher.

Nous sommes aussi deux ans après la manifestation au cours de laquelle des millions de personnes, françaises et étrangères, se sont réunies pour dire leur attachement au modèle de société fondé sur la liberté et sur les valeurs républicaines.

Bien sûr, je comprends l’émotion, et même l’indignation qu’a pu susciter l’interview que vous citez. À ce titre, je tiens à saluer toutes celles et tous ceux qui en ont été blessés, en particulier les proches des victimes.

Nous avons entre les mains un trésor. Il s’agit d’un principe qui nous vient des Lumières, un principe conquis de haute lutte par des hommes et des femmes au cours d’une longue histoire, je veux parler de la liberté d’expression, qui s’incarne dans les médias, dans la liberté de communication. D’autres peuples se battent pour la conquérir ou pour la préserver, à travers le monde et jusqu’aux portes de l’Europe.

Toutefois, la liberté de communiquer n’est pas absolue, y compris en France, patrie des Lumières. L’apologie du terrorisme ne saurait être tolérée. La liberté de communication ne permet pas de fouler aux pieds la dignité des personnes. Et c’est le CSA, autorité indépendante, qui en est le garant pour l’audiovisuel.

Vous le savez, les missions du CSA ont été complétées au cours de la période récente. Cette instance a été chargée d’élaborer un code de bonne conduite quant à la couverture médiatique des actes terroristes, et c’est désormais chose faite : ce document a été publié au mois d’octobre dernier.

En l’occurrence, vous avez eu le bon réflexe de saisir le CSA. À présent, laissons le Conseil agir, et gardons-nous de suivre des règles de circonstance, qui viendraient affaiblir les libertés qui nous sont si précieuses. C’est précisément ces libertés que visaient les terroristes : elles doivent être protégées !

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