Ma question s’adresse à Mme la ministre de l’éducation nationale.
Madame la ministre, un rapport sénatorial récent, s’appuyant sur des chiffres produits par votre ministère, a illustré les difficultés que rencontrent aujourd’hui les enseignants.
Alors que le marché du travail est tendu, le nombre de démissions d’enseignants stagiaires a triplé dans le premier degré depuis 2012. Il a doublé dans le second degré. C’est un signe.
Ce rapport relève notamment le caractère éprouvant de l’année de stage.
Votre ministère relativise ces chiffres. Je ne doute pas que vous me répondrez dans ce sens. Vous ajouterez certainement que l’éducation nationale fait face à un problème de moyens, et vous conclurez en invoquant la création de postes supplémentaires, passés ou à venir.
Je doute que vous ayez lu le rapport de la Cour des comptes de 2013, qui indiquait que le problème de l’éducation nationale n’était pas d’ordre quantitatif.
Ne pensez-vous pas que le pédagogisme, les réformes à répétition, ou encore la solitude dont se plaignent les enseignants vis-à-vis de leurs élèves expliquent en réalité le malaise que l’on observe aujourd’hui ?
Ne pensez-vous pas que l’éducation nationale et ses personnels ont avant tout besoin de missions claires, fondées sur la transmission du savoir, de perspectives et de soutien de la hiérarchie face à des classes de plus en plus rebelles à toute forme d’autorité ?