Ma question s'adresse à Mme la ministre de l'éducation nationale, de l'enseignement supérieur et de la recherche.
Madame la ministre, depuis la rentrée de janvier dernier, plusieurs lycées, particulièrement en région parisienne et dans l’académie d’Aix-Marseille, sont en grève à l’appel d’un collectif de défense des lycées situés en zone d’éducation prioritaire, ou ZEP.
Ces établissements sont inquiets pour leur avenir, car à partir du mois de juin prochain plus aucun texte réglementaire ne garantira le maintien des moyens supplémentaires qui leur sont alloués du fait de leur situation.
Actuellement, le classement en ZEP assure des effectifs de classes allégés, des postes supplémentaires d’assistant d’éducation et d’autres moyens essentiels à la survie de ces établissements, à l’heure où l’enquête PISA, publiée le mois dernier, révèle que notre système éducatif est profondément inégalitaire.
Les enseignants et les lycéens actuellement mobilisés défendent un argument de bon sens. En 2014, le ministère a lancé une réforme de l’éducation prioritaire, avec la création des réseaux d’éducation prioritaires, les REP, qui dessinent une carte nouvelle, dont les circonscriptions comprennent chacune un collège et les écoles de son secteur. Pourquoi les lycées sont-ils absents de cette carte ? Sont-ils véritablement les grands oubliés de la réforme ? Le chantier a été remis à plus tard, mais du « plus tard », on est en passe d’aboutir au « trop tard ».
Comme l’expriment les personnels mobilisés, « les difficultés scolaires et sociales ne s’arrêtent pas à la fin de la troisième ». Les intéressés souhaitent donc légitimement que la réforme engagée pour une partie de l’enseignement secondaire aille à son terme.
En réponse à ces inquiétudes, vous avez certes proposé de prolonger la clause de sauvegarde des ZEP jusqu’en 2019. Vous avez également annoncé une « dotation exceptionnelle » d’emplois dans les lycées les plus défavorisés, à la rentrée prochaine. Mais ce sont là des mesures circonstancielles qui ne suffisent pas à rassurer. Que se passera-t-il, si, demain, elles sont abrogées ? Faudra-t-il de nouvelles mobilisations ? Le Gouvernement ne peut-il pas s’engager davantage sur ce dossier ?