Madame la sénatrice, je vous remercie de votre question, qui me permet d’apporter quelques éléments de clarification au sujet des lycées situés en ZEP.
Tout d’abord, peut-être est-il nécessaire de répondre à des questions simples.
Premièrement, a-t-il jamais été question de sortir les lycées du système d’éducation prioritaire ? La réponse est non : il n’en a jamais été question. Vous connaissez suffisamment mon attachement à l’éducation prioritaire – vous l’avez rappelé, nous avons renforcé ses moyens pendant ce quinquennat – pour le savoir : à mes yeux, il va de soi que la réforme menée, en la matière, au titre des collèges et des écoles devra être élargie aux lycées. Il s’agit là d’une suite logique.
Deuxièmement, en quoi consiste cette réforme ? C’est en réponse à cette question qu’il y a souvent maldonne.
Lorsque nous avons agi pour l’éducation prioritaire au niveau des collèges et des écoles, nous avons avant tout mené une réforme cartographique. Concrètement, il s’agissait de retenir les établissements les plus fragiles socialement et de faire sortir de la carte ceux qui vont mieux – il faut s’en réjouir pour eux. Il est ainsi possible de mieux concentrer les moyens supplémentaires là où les besoins sont les plus nombreux.
Le jour où nous ferons la réforme des lycées d’éducation prioritaire, c’est ce même travail qu’il faudra accomplir. Ce chantier exige de fixer des indicateurs sociaux précis, en lien avec l’ensemble des organisations concernées. Il ne peut donc pas être accompli en un claquement de doigts.
Deuxièmement, la réforme de l’éducation prioritaire pour les collèges et les écoles a été de nature pédagogique : nous avons introduit ce que l’on appelle techniquement un référentiel pédagogique de l’éducation prioritaire. Dans la concertation, il faudra élaborer un document similaire pour les lycées.
Troisièmement et enfin, la réforme de l’éducation prioritaire pour les écoles et les collèges s’est accompagnée d’un fonds de 350 millions d’euros supplémentaires. Son extension aux lycées exigera, elle aussi, un effort financier de cette nature.
Contrairement à ce que certains réclament, ce vaste travail ne peut pas être accompli en quinze jours. Il est d’ores et déjà programmé. Il doit être la priorité du prochain quinquennat. Pour notre part, nous nous y engageons absolument, de manière résolue.
La question se pose davantage si d’autres venaient à prendre les responsabilités. Je comprends que les personnels de l’éducation prioritaire cherchent à leur adresser ce message !
Madame la sénatrice, j’en reviens à la situation présente. Les lycées actuels de l’éducation prioritaire perdront-ils quoi que ce soit ? Non, aucunement. Tous leurs moyens sont préservés, qu’il s’agisse des indemnités des enseignants ou des moyens dédiés aux projets pédagogiques.