Je vais tâcher de répondre aux différentes questions qui ont été posées.
S'agissant de la question de Charles Revet sur l'éventuelle remise en cause de la signature de l'Accord de Paris par Donald Trump, il est encore trop tôt pour le dire. Bien qu'il semble avoir modéré ses propos, il convient de rester prudent. Il peut certes choisir de retirer la signature des États-Unis mais il peut également, de façon plus simple et malheureusement plus efficace, choisir de ne pas appliquer l'accord et continuer à promouvoir le développement des énergies fossiles.
Le site de Ouarzazate a été choisi pour installer une centrale solaire thermique car il s'agit du site le plus ensoleillé du Maroc qui ne connait donc pas de problème en termes de continuité de la production électrique.
Alain Fouché souhaitait savoir si un tel projet était réalisable en France. On conçoit mal en effet que 3 000 hectares bénéficiant d'un tel ensoleillement puissent être affectés à une telle installation. Cela ne veut pas dire qu'il n'y a pas de projets innovants ; de nouvelles technologies apparaissent régulièrement. Je pense par exemple à un projet innovant qui est en train de se mettre en place au Royaume-Uni visant à produire de l'électricité à partir des marées : une digue de 8 kilomètres va être construite pour retenir les effets des marées. Un tel projet pourrait être développé en France.
Cela fait le lien avec le propos d'Evelyne Didier : les choses évoluent tous les jours, et les entreprises françaises doivent se positionner sur ces marchés. Or on voit par exemple que la situation financière d'Areva a conduit cette entreprise à céder ses activités dans l'éolien à Siemens.
S'agissant de la question d'Annick Billon sur le rôle de la société civile lors de la COP, je pense que plus on élargit ces événements à des acteurs non étatiques, plus cela permet d'ouvrir le débat et de monter des coalitions thématiques favorisant le partage d'expériences et les bonnes pratiques. L'association que vous avez mentionnée se fera d'autant plus entendre qu'un large nombre d'acteurs sera présent et mobilisé.
Rémy Pointereau a souligné l'importance de la recherche en matière de stockage d'énergie. Il s'agit d'un élément central. La centrale solaire Noor ne permet pas de stocker l'électricité pendant longtemps - trois heures après le coucher du soleil, ce qui va déjà dans le bons sens.
Cela rejoint la remarque de Louis Nègre qui a rappelé la nécessité d'accentuer nos efforts en matière de recherche et de développement. Je remercie Gérard Miquel d'avoir répondu à la question qu'il a posé sur la pyrolyse.
Par rapport à la remarque d'Odette Herviaux, je crois quand même que les choses avancent. Nous avons franchi un cap psychologique. Aujourd'hui, les énergies renouvelables n'apparaissant plus comme une lubie. Dans les territoires, la mise en place des grandes régions et de grandes intercommunalités facilitera le portage de projets innovants et ambitieux. Encore faut-il pour cela que les collectivités aient les moyens de mettre en oeuvre de telles politiques. Par ailleurs un travail de sensibilisation auprès d'un certain nombre d'élus reste à mener.
Pour terminer, je me réjouis des informations que nous a communiquées Jacques Cornano, qui montrent que Marie-Galante est un territoire ambitieux et vertueux en matière d'énergies renouvelables.