Le Royaume-Uni a été le seul pays à s'être dissocié de la déclaration finale, et cela a été une grande déception. Cela nous interroge aussi lourdement sur la position qui sera la sienne dans les deux prochaines années, et sur la capacité de l'Union européenne, avec un Royaume-Uni à la fois in et out, à décider et à s'exprimer sur le sujet.
La déclaration finale ne met pas en concurrence le Quartet et les autres mais met toutes les bonnes volontés d'équerre pour un objectif de paix. Le Quartet ne peut qu'être renforcé par une meilleure coopération avec les grands pays arabes et européens. L'Arabie saoudite est volontaire pour participer à cet effort, alors qu'elle n'a pas de relations diplomatiques avec Israël. La Russie, qui a signé la déclaration, a aussi organisé dimanche une réunion entre le Fatah et le Hamas - ce que ne peut pas faire l'Union européenne, car le Hamas figure sur sa liste des organisations terroristes. Mais nous encourageons la formation d'un gouvernement d'union nationale : Gaza et la Cisjordanie devront appartenir au futur État palestinien. Les élections palestiniennes devront s'inscrire dans une démarche d'union nationale.
La résolution 2334 est essentielle : le droit international s'applique donc à la colonisation dans un contexte où certaines initiatives nous inquiètent particulièrement. Le Conseil de sécurité et la communauté internationale doivent assurer le suivi de cette résolution.
Quelles sont les perspectives d'une reprise du dialogue ? Nous n'avons aucune garantie, même si la reprise des négociations est l'objectif de tous les pays présents à Paris et ce qu'envisagerait de faire M. Trump. M. Ayrault rencontrera prochainement M. Rex Tillerson, futur secrétaire d'État, afin de clarifier notre position et de coordonner nos actions. Les États-Unis jouent un rôle essentiel mais ne peuvent le jouer seuls. On ne pourra pas vivre encore cinq à dix ans sans résoudre ce conflit : cela nécessite la mobilisation de tous, et notamment celle des parlementaires.