L'hôpital va mal. Toutes les professions qu'il rassemble souffrent et ce, depuis un certain temps. Dès 2010, nous avons fait une enquête sur les conditions de travail à l'hôpital, qui a recueilli 60 000 réponses. Ses conclusions ont été remises au ministère de la santé, ainsi qu'au Parlement. Depuis, nous réclamons que la santé au travail devienne une thématique de réflexion. Nous n'avons guère eu d'autre résultat que le pacte de confiance pour l'hôpital instauré par Mme Touraine. Certes, des groupes de travail se penchent sur le dialogue social. Et nous avons remplacé l'expression « santé au travail » par « qualité de vie au travail » pour nous adapter au vocabulaire des négociations nationales. Mais pour l'heure, aucun résultat concret. Le 5 décembre dernier, la ministre a présenté une stratégie nationale d'amélioration de la qualité de vie au travail des professionnels de santé. Nous espérons ardemment qu'il ne s'agira pas de simples déclarations. Le groupe de travail de la commission d'hygiène, de sécurité et des conditions de travail (CHSCT) du Conseil supérieur de la fonction publique hospitalière (CSFPH) a travaillé à un projet d'instruction pour rendre la parole aux salariés. Tant mieux : même si une instruction n'est pas opposable à un établissement, c'est un premier pas. Sur ce thème, le travail doit être mené entreprise par entreprise, établissement par établissement, et même service par service.