Intervention de Christian Cumin

Commission des affaires sociales — Réunion du 1er février 2017 à 9h35
Table ronde sur la problématique de la qualité de vie au travail des personnels hospitaliers avec des représentants des syndicats infirmiers

Christian Cumin, de la CFTC santé-sociaux :

Vous avez mis en avant la contradiction entre la satisfaction des patients de l'hôpital public et les conditions déplorables dans lesquelles il vit. C'est que nous faisons tout pour soulager les maux des patients mais le hic, c'est que personne ne s'occupe de nous. La France a le meilleur personnel soignant en Europe, voire dans le monde. J'habite épisodiquement dans l'Ain ; les professions de santé sont pillées par la Suisse qui est très demandeuse de nos qualifications d'infirmières et d'aides-soignantes. Celle qui part double son salaire : c'est vite vu ! On nous prend aussi nos secrétaires médicales. C'est un peu dommage lorsqu'on pense à l'argent qu'on met dans la formation.

Le nerf de la guerre, ce sont les budgets hospitaliers. Si les soignants ne sont pas payés à hauteur de ce qu'ils méritent - parce qu'il faut être blindé pour faire ce métier-là -, ils iront tous voir ailleurs. Les cliniques privées en France nous prennent, elles aussi, de plus en plus de personnel ! Une des solutions serait de réduire la charge de travail à l'hôpital, ce qui n'est pas facile car il est ouvert à tous. Aujourd'hui les urgences sont embolisées. Il n'est pas normal de soigner des patients pour la grippe dans des services d'urgence. Mais certains n'ont pas les moyens de se soigner, ni d'aller chez un généraliste. C'est pourquoi nous étions favorables au tiers payant.

Il faut redéfinir qui fait quoi dans les territoires de santé. Multiplier les maisons médicales pour libérer les services d'urgence. Il faudrait remettre en place des réunions de service qui ont eu tendance à être oubliées. Infirmier devenu cadre de santé, je vois les avantages que cela représente des deux côtés. Il faut redonner la parole aux soignants, reconnaître les compétences et les diplômes de chacun ; ainsi les orthophonistes, dont le diplôme est de niveau master, ont une rémunération de niveau licence. Il faut des revalorisations salariales, redéfinir et augmenter les quotas de personnel. La pénurie de médecins et de psychologues du travail à l'hôpital pose d'énormes problèmes. La T2A doit être adaptée en fonction des activités des hôpitaux. Dans les services de médecine, dans les EHPAD ou en soins de suite, elle n'a pas de sens. Il faudrait revenir à un système plus simple d'enveloppe globale, en parallèle.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion