Intervention de Daniel Janicot

Commission de la culture, de l'éducation et de la communication — Réunion du 1er février 2017 à 10h15
Audition de M. Laurent Stefanini ambassadeur délégué permanent de la france auprès de l'unesco accompagné de M. Daniel Janicot président de la commission nationale française pour l'unesco

Daniel Janicot, président de la Commission nationale française pour l'UNESCO :

La multiplication des anniversaires, des labels, des journées ou décennies internationales permet à l'UNESCO de poursuivre ses missions alors même qu'elle ne dispose pas de l'argent nécessaire et que les demandes d'action se multiplient. Il existe toutefois une hiérarchie dans les actions menées, mais qui fait l'objet de négociations politiques particulièrement sensibles. Je rappelle que l'UNESCO dépend financièrement de la contribution de ses Etats membres.

En ce qui concerne les problématiques liées à l'éducation, l'action de l'UNESCO est relativement modeste comparée à celles menées par le Programme des Nations Unis sur le Développement (PNUD), l'UNICEF ou encore la Banque mondiale. L'UNESCO fixe essentiellement des cadres d'action au sein desquels les États nationaux peuvent développer des missions de coopération. Au niveau national, la France avait jusque récemment axé ses priorités plus sur la santé publique et l'eau que l'éducation. Il existe néanmoins un vrai débat au sein des membres de l'UNESCO sur les missions de cette dernière, certains États comme la France insistant sur la dimension culturelle et patrimoniale, tandis que d'autres États comme la Chine, l'Inde ou encore les Etats-Unis privilégient la dimension éducative.

La décision du Congrès des États-Unis de suspendre la contribution financière de ce pays à l'UNESCO est liée à l'adhésion de la Palestine à cette organisation en 2011. Pour autant, l'implication des États-Unis dans les actions menées par l'UNESCO se poursuit sur la base de contributions volontaires, notamment dans le domaine de l'éducation à travers, par exemple, le financement du programme « teach her » qui incite les femmes à devenir institutrices. Néanmoins, les États-Unis cumulent 500 millions de dollars d'arriérés de paiement auprès de l'UNESCO. Pour autant, ils n'ont pas été exclus de cette organisation, ce qui leur permet de rester influents sur le choix des actions menées par l'organisation. Pour autant, cette situation crée un précédent qui incite certains Etats à adopter une attitude similaire. Récemment, le Japon a attendu le mois de décembre pour régler sa cotisation en signe de protestation contre l'inscription des documents relatifs au massacre de Nankin dans le Registre de la mémoire du monde tenu par l'UNESCO.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion