Nous avons le plaisir d'accueillir le nouvel ambassadeur de Turquie en France, M. Ismail Hakki Musa. Lorsque nous avons préparé cette audition, vous nous avez dit, monsieur l'ambassadeur, que vous vouliez un dialogue direct et franc avec notre commission. Vous êtes un grand ami de la France : vous avez été consul général à Lyon. Vous êtes également un grand connaisseur de l'Europe où vous avez exercé des responsabilités importantes. Nous vous recevons alors que la Turquie traverse une période difficile marquée par des tensions et des menaces multiformes.
De nombreux intérêts communs unissent de longue date nos deux pays. La Turquie est un partenaire essentiel de la France mais aussi de l'Union européenne, qu'il s'agisse de la lutte contre le terrorisme ou du règlement des crises régionales, notamment celle de la Syrie, où la Turquie, en tant que membre de l'OTAN, joue un rôle clé. Nous sommes aussi partenaires face à la crise migratoire : la Turquie accueille près de 3 millions de réfugiés.
La Turquie est un partenaire économique très important pour notre pays, avec près de 500 entreprises françaises qui y sont implantées dans de nombreux secteurs. Enfin, vous êtes une destination touristique très prisée par nos compatriotes, même si vous traversez des difficultés en raison des récents évènements.
Nous évoquerons également les différentes évolutions de votre pays qui peuvent nous préoccuper. Ainsi, nous parlerons certainement de la tentative du coup d'État du 15 juillet, tentative immédiatement condamnée par la France, même si vous regrettez que tel n'ait pas été le cas de la part de l'Union européenne. Depuis, le pouvoir s'est quelque peu durci, avec l'emprisonnement de parlementaires, de journalistes, d'universitaires, ce qui suscite notre inquiétude.
La présidentialisation du régime en cours va-t-elle avoir des conséquences sur la séparation des pouvoirs, fondement même de nos démocraties ?
Enfin, la position de la Turquie à l'égard de la Syrie semble avoir évolué, votre pays s'étant récemment rapproché de la Russie et de l'Iran. Vous nous ferez part des efforts de la Turquie pour ramener la paix dans cette région. Nous pourrons également évoquer la question kurde, si vous le souhaitez.
Merci, monsieur l'ambassadeur, d'avoir accepté ce dialogue franc et direct avec notre commission, fruit des rapports amicaux de nos deux pays.