Intervention de Josette Durrieu

Commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées — Réunion du 8 février 2017 à 9h45
Audition de s.e. dr ismail hakki musa ambassadeur de turquie en france

Photo de Josette DurrieuJosette Durrieu :

Au titre du Conseil de l'Europe, j'ai été rapporteure pendant cinq ans du processus post-monitorium. Il y a quelques semaines, je faisais partie de la commission ad hoc qui s'est rendue en Turquie et je serai observateur à l'occasion du référendum d'avril. Ce matin, un décret prévoit 4 000 nouvelles arrestations, dont la moitié d'enseignants. J'ai vécu dans votre pays et j'y suis très attachée. J'ai connu tous les procès, dont celui d'Ergenekon. Je suis allée voir en prison le chef d'état-major Ilker Basbug. Quand je voulais parler de Gülen dans mes rapports, on me demandait de ne pas le faire car on me disait que c'était une association comme les autres. Aujourd'hui, vous la qualifiez d'organisation terroriste armée. Ces procès ont souvent donné lieu à des non-lieux, à des libérations. Aujourd'hui, votre pays connait de nouvelles purges avec plus de 100 000 arrestations. Beaucoup de fonctionnaires ont perdu leur travail et toute perspective d'avenir. Or, la semaine dernière, devant le Conseil de l'Europe, vous vous êtes engagé à mettre en place une commission administrative de sept membres. Est-elle en place ? Sera-t-elle indépendante et aura-t-elle les moyens de se prononcer rapidement sur 100 000 dossiers ?

Telles sont, monsieur l'ambassadeur, les inquiétudes des démocrates.

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