Intervention de Pascal Rousseau

Commission des affaires économiques — Réunion du 15 février 2017 à 9h30
Audition conjointe de représentants des industries des métiers d'art et du luxe : M. Pascal Morand président exécutif de la fédération française de la couture du prêt-à-porter des couturiers et des créateurs de mode M. Pascal Rousseau secrétaire général de richemont holding france M. Francis Chauveau directeur industriel de puiforcat Mme Bernadette Pinet-cuoq président délégué de l'union française de la bijouterie joaillerie orfèvrerie des pierres et des perles M. Jean Cassegrain directeur général de longchamp

Pascal Rousseau, Secrétaire général de Richemont Holding France :

Richemont regroupe une vingtaine de marques de bijoux et de montres, 3500 salariés et 1,5 milliard d'euros de chiffre d'affaires. Je vous parlerai de deux sujets : la sécurité des touristes et le paiement en espèces.

La petite criminalité envers les touristes a des effets catastrophiques sur l'image de notre pays, surtout avec le relai immédiat d'internet. Nous avons d'excellentes relations avec les services de police, nous faisons coopérer pleinement nos services de protection privée, mais le droit nous interdit - sauf circonstances particulières, comme l'état d'urgence - d'organiser des gardes permanentes à l'extérieur des boutiques, ce qui est pourtant le meilleur moyen de prévenir les attaques. Une évolution des règles serait bienvenue.

Une directive européenne, ensuite, demande aux Etats membres d'exercer une vigilance renforcée sur les achats de plus de 10 000 euros en espèces, mais la France a sur-transposé ce texte en interdisant purement et simplement les achats en espèces au-delà de ce seuil. Cela revient à annuler des ventes, à créer des barrières artificielles - alors qu'en Asie, le paiement en espèces est courant, il représente 42 % des achats des Chinois et les touristes asiatiques ont cette habitude de regrouper des sommes provenant de leurs proches pour faire des achats groupés, toujours en espèces.

L'attaque des touristes est particulièrement grave, parce qu'à l'étranger on est plus vulnérable que chez soi ; aussi faudrait-il sanctionner davantage ces attaques, en faire une circonstance aggravante - à tout le moins devrions-nous mieux protéger et mieux considérer, dans bien des aspects, les touristes qui viennent chez nous et qui font de la France la première destination touristique mondiale.

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