Intervention de Bernadette Pinet-Cuoq

Commission des affaires économiques — Réunion du 15 février 2017 à 9h30
Audition conjointe de représentants des industries des métiers d'art et du luxe : M. Pascal Morand président exécutif de la fédération française de la couture du prêt-à-porter des couturiers et des créateurs de mode M. Pascal Rousseau secrétaire général de richemont holding france M. Francis Chauveau directeur industriel de puiforcat Mme Bernadette Pinet-cuoq président délégué de l'union française de la bijouterie joaillerie orfèvrerie des pierres et des perles M. Jean Cassegrain directeur général de longchamp

Bernadette Pinet-Cuoq, orfèvrerie, des pierres et des perles :

La négociation sur le travail du dimanche avait pour perspective explicite que les entreprises de la branche augmentent leur chiffre d'affaires, nous avions l'expérience des « dimanches du maire » où l'ouverture dominicale démontrait que le chiffre d'affaires était, le dimanche, du double d'un jour ordinaire et souvent supérieur à celui du samedi. Nous devons faire face à la concurrence de villes comme Londres ou Milan, où nos concurrents sont ouverts le dimanche. L'emploi est également un objectif central : le BHV, par exemple, s'est engagé à créer une centaine d'emplois.

En ce qui concerne la formation aux métiers de la bijouterie, de la joaillerie et de l'orfèvrerie, on compte 15 établissements scolaires en France, qui relèvent de l'éducation nationale et des chambres de commerce. Les principaux sont ceux de Nice, Marseille, Saint-Amand, Morteau, Valence, Lyon et Paris.

Nos écoles comptent près de 400 élèves. Nous avons un département de formation initiale en quatre ans au métier de fabricant, et l'on a ouvert récemment un bachelor en design qui accueille des élèves du monde entier. Nous avons aussi un centre de formation d'apprentis - le seul en Île-de-France -, qui regroupe entre 100 et 120 apprentis. Nous formons aussi des adultes en reconversion.

Notre taux d'employabilité au niveau national est de près de 100 %. Les jeunes qui viennent vers nos métiers ont presque tous le bac, certains étant même bac+1 ou bac+2. Ils ont envie d'apprendre un métier manuel. Nous nous attachons toujours à déterminer leur rapport au métal, à la matière, parce que la passion ne suffit pas : celle-ci fait parfois « pschitt ». C'est un travail de patience, d'humilité, qui demande la fidélité. Ces jeunes sont amenés à rejoindre les ateliers sous-traitants des grandes maisons, mais aussi des fabricants sur le territoire national. Ce sont les mains de demain.

L'attractivité repose aussi sur des grilles de classification très claires. Depuis 2007, il existe dans notre branche un système de critères classant permettant aux responsables d'entreprise de positionner les jeunes recrutés en fonction de leur diplôme, avec des salaires attractifs. Nous avons également beaucoup développé les certificats de qualification professionnelle dans des métiers dits sensibles, notamment la conception assistée par ordinateur et la publication assistée par ordinateur (la CAO-DAO) ou le sertissage en bijouterie.

La formation n'est pas figée, il faut faire vivre ses référentiels au jour le jour. Vous avez récemment voté la loi réformant la formation professionnelle continue : il faut une traçabilité totale entre le moment où le jeune - ou le moins jeune - se présente devant l'établi et la poursuite de son cursus. Nous adaptons nos enseignements en permanence, tout en leur conservant un aspect généraliste.

Les établissements d'enseignement en bijouterie sont fortement ancrés sur le territoire. Nos écoles, qui sont le fleuron de la joaillerie française, fêteront leurs 150 ans cette année avec un enjeu de développement international pour que la joaillerie française rayonne dans le monde.

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