Jaeger-LeCoultre produit en Suisse parce que c'est là que se trouve le savoir-faire, parce que le made in Switzerland est important dans le domaine de l'horlogerie.
Un autre aspect est celui des coûts. Quand on décide de produire à tel ou tel endroit, plusieurs éléments sont pris en compte.
D'abord, le savoir-faire : dispose-t-on de main-d'oeuvre adéquate ? Ensuite, le coût - celui du travail celui de la fiscalité - : en Suisse le coût du travail est élevé, mais celui de la fiscalité est bien moindre qu'en France. Qui veut d'un impôt sur les sociétés (IS) à 33,33 % en théorie, en réalité à 38 % quand il est plutôt de 20 % en Suisse ? Enfin, troisième élément, celui de l'image : ce qui vaut pour la mode ou la joaillerie avec le made in France vaut pour l'horlogerie avec made in Switzerland.
Pour 70 %, nos produits de joaillerie sont fabriqués en France, le reste l'étant en Italie et en Suisse. À peu près la totalité de notre production horlogère est réalisée en Suisse. Pour ce qui concerne les lunettes, 80 % sont fabriqués en France et 20 % au Portugal.
Il est important que les parlementaires s'intéressent bien sûr au savoir-faire, c'est-à-dire veillent à ce qu'il existe des instituts formant ces jeunes. Nous aussi avons nos écoles de formation interne, à l'image de celles de Van Cleef & Arpel ou de Cartier, où ils poursuivent leur formation.
Les aspects coût du travail et fiscalité sont à prendre en compte absolument. Si l'IS était à 25 %, nous ne ferions pas les mêmes choix. En tant que représentant de Richemont en France, je sais que nous prenons en compte les questions fiscales lorsqu'il s'agit de fixer le lieu d'implantation d'une unité de production. Nous sommes pragmatiques. Les bénéfices que nous réalisons sont souvent réinvestis la recherche et le développement.