En ce qui concerne la bijouterie et la joaillerie en France, l'approche est un peu différente. Quand j'ai cité ce chiffre de 5 milliards d'euros de fabrications, j'aurais dû ajouter que l'exportation en représentait 90 %. La filière s'est structurée autour des grands groupes de luxe qui portent la joaillerie au niveau planétaire, et ces grands groupes font appel essentiellement aux sous-traitants et aux cotraitants français. Les négociants en métaux précieux et les négociants en pierres et perles sont liés dans une chaîne de traçabilité mondiale, le RJC (le Responsible Jewellery Council), à l'origine duquel on trouve notamment le groupe Richemont. La France est le pays, rapporté au nombre d'habitants, qui compte le plus grand nombre d'ateliers certifiés RJC au monde. Les sous-traitants, grâce à cette relation de confiance et avec des donneurs d'ordre extrêmement performants, se sont engagés dans une chaîne de valeur compétitive et aujourd'hui ils revendiquent cette spécificité. Ce qui est vrai pour le textile, secteur que je connais beaucoup moins, n'est pas tout à fait vrai pour la joaillerie française.
Un produit d'entrée de gamme ou un produit de bijouterie aura tendance à être fabriqué plutôt en Italie ; pour autant, les beaux bijoux qui sont portés dans le monde entier sont essentiellement fabriqués avec des sous-traitants et des cotraitants français.