L’actualité du nucléaire est cette semaine particulièrement dense. L’incident de la semaine dernière à Flamanville, troisième incendie dans une centrale en dix jours – deux à Cattenom et un à Flamanville –, rappelle que le risque zéro n’existe pas et souligne tout particulièrement la fragilité de nos installations vieillissantes.
Pendant ce temps, personne ne sait vraiment où sont passés les noyaux fondus de la centrale nucléaire japonaise de Fukushima, qui se sont fait la malle en perçant un trou dans la dalle de béton, mais qui se rappellent à notre bon souvenir par des radiations intenses. Le dernier rapport de TEPCO, l’exploitant de la centrale, annonce ainsi des taux de radiation dans le réacteur numéro 2 de nature à tuer immédiatement tout individu s’en approchant.
La catastrophe est bel et bien aussi économique. À l’échelle mondiale, le conglomérat industriel japonais Toshiba, après une perte de plus de 3 milliards d’euros liée à sa filiale nucléaire Westinghouse, a annoncé ce mardi qu’il allait limiter les risques dans l’activité nucléaire à l’étranger, en ne prenant plus en charge la construction de nouveaux projets. Il se désengage même de l’Inde, que certains dépeignent pourtant en eldorado du nucléaire.
En France, cet échec économique est aussi patent. La publication des résultats annuels d’EDF montre une baisse de près de 15 % de son résultat net courant, avec un cash flow négatif de 1, 6 milliard d’euros, alors que ce qu’il est convenu d’appeler le mur d’investissement – Hinkley Point, grand carénage des centrales existantes, reprise d’Areva moribonde, et j’en passe – se rapproche, lui, à toute vitesse.
Le PDG d’EDF, Jean-Bernard Lévy, impute une large part de ce résultat à la baisse des prix du marché, dans un contexte de surproduction européenne, et il a donc de nouveau demandé une hausse des tarifs de l’électricité.
Madame la ministre, pour cette dernière question avant la fin de cette session, connaissant votre liberté de ton