Intervention de Catherine Troendle

Réunion du 14 février 2017 à 14h30
Questions d'actualité au gouvernement — Déradicalisation

Photo de Catherine TroendleCatherine Troendle :

De l’avis de tous, y compris les députés de votre parti, ce centre cumule de graves dysfonctionnements depuis son ouverture.

Tout d’abord, il a été difficile de recruter des volontaires. Le dispositif de sélection est complexe et inefficace, voire dangereux. Imaginez de jeunes recrues en faible nombre, parmi lesquelles une personne fichée « S » en raison de sa dangerosité. Et que penser du pensionnaire Mustafa Savas, interpellé et mis en examen parce qu’il faisait partie de la filière djihadiste de Strasbourg…

Ensuite, la structure était censée accueillir quatorze pensionnaires fin novembre et vingt-cinq fin décembre. Or ces objectifs n’ont jamais été atteints : début janvier, les pensionnaires n’étaient plus que trois. Le vendredi 3 février, j’ai pu constater sur place qu’il n’y en avait plus qu’un et que celui-ci séjournait seul dans cette structure depuis trois semaines.

Depuis la semaine passée, le centre de Pontourny est vide. Je me suis empressée d’interpeller le ministre de l’intérieur sur cette situation intenable. Il faut se rendre à l’évidence : les vingt-cinq salariés de ce centre sont désœuvrés, faute de pensionnaires !

La création du centre de Pontourny a été conçue comme une opération de communication. Ouvrir douze autres centres, pour 2, 5 millions d'euros de frais de fonctionnement chacun, serait une hérésie !

Monsieur le ministre, entendez-vous tirer les leçons de cet échec ? La radicalisation est un sujet trop grave pour que l’on ne tienne pas compte des enseignements apportés par l'expérience.

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