Nous sommes particulièrement heureux d'avoir l'opportunité d'entendre conjointement les deux ministres français et allemand en charge des questions européennes. Je les salue en votre nom à tous en remerciant tout particulièrement Michael Roth que nous recevons pour la première fois au Sénat. Nous souhaitons vivement pouvoir renouveler régulièrement cet exercice.
La relation franco-allemande est, à nos yeux, essentielle. Elle n'est pas exclusive bien sûr. Mais elle est souvent décisive pour donner l'impulsion et entraîner nos partenaires européens. Nous sommes à un moment crucial pour la construction européenne. Le Brexit a été un choc. À la demande du président du Sénat, nous avons constitué, avec la commission des affaires étrangères, un groupe de suivi que je copréside avec Jean-Pierre Raffarin.
Le retrait britannique implique une réponse unitaire de la part des autres États membres. La France et l'Allemagne doivent ensemble impulser cette réponse commune des Européens au retrait britannique. Quelle est votre analyse ?
L'Europe est par ailleurs confrontée à des défis multiples. Elle doit pouvoir répondre à ces défis en se concentrant sur l'essentiel et en agissant de façon plus efficace. Dans ce contexte, nous devons donc réfléchir à une refondation de l'Union européenne. C'est aussi l'objet de ce groupe de suivi.
Nous avons besoin d'une Europe puissance qui assume ses responsabilités en matière de sécurité et qui sache défendre ses intérêts en matière commerciale. Nous voulons une Europe compétitive et créatrice d'emplois. Nous demandons aussi une Europe de la subsidiarité qui fasse toute sa place aux parlements nationaux.
Dans cette perspective, nous sommes intéressés de connaître les analyses de nos amis allemands. Nous nous rendrons d'ailleurs à Berlin en janvier avec le groupe de suivi pour avoir un échange avec nos collègues parlementaires.
Sur plusieurs sujets, il nous semble qu'une étroite coopération franco-allemande présenterait un intérêt majeur. Je songe en particulier au numérique et à l'énergie. Je souhaiterais, à cet égard, mettre l'accent sur le numérique suite au message de votre ambassadeur, M. Meyer-Landrut, et de la « Table ronde des industriels européens » - association qui rassemble 51 chefs d'entreprises françaises et allemandes -, que nous avons récemment reçue au Sénat. Présidée par le dirigeant d'Air Liquide, cette association promeut une union européenne du numérique. Nous souhaitons que cette démarche aboutisse rapidement par la conclusion d'un protocole entre le Bundesrat et le Sénat, de façon à soutenir cette particularité du numérique qui sera au coeur de l'industrie de tout le XXIe siècle. Messieurs les Ministres, je vous laisse la parole.