J'ai bien apprécié, Monsieur le Ministre fédéral, votre discours d'introduction que nourrissait un volontarisme ardent et rare. Voilà un acte de foi envers l'Europe qui ne peut que nous satisfaire. Nous partageons votre analyse de la nécessité d'un couple franco-allemand, voire d'un tandem, qui est le moteur de l'Europe et je n'en connais pas d'autre. Je pense qu'effectivement il faut peut-être un peu plus d'Europe que moins d'Europe, mais peut-être pas dans tous les domaines. Vous avez évoqué le principe d'une avant-garde de quelques États. C'est sans doute là une manière de faire avancer les choses. Enfin, à plusieurs reprises, vous avez également employé le mot « concret » qui est un mot fort qui permet, au-delà des discours, d'atterrir. Si l'on prend l'exemple de l'Europe industrielle et le secteur ferroviaire, l'Allemagne est le second acteur mondial et la France le troisième. Cette industrie ferroviaire est en danger parce que nos grands champions, comme Alstom en France, ne pèsent que 6 à 7 milliards d'euros alors que leurs concurrents chinois pèsent, quant à eux, au minimum 24 milliards d'euros.
Les étrangers viennent en Europe acheter nos pépites, comme l'entreprise de taille intermédiaire (ETI) Baldung achetée par les Chinois ou l'ETI Faiveley. L'industrie française est favorable à la concurrence, à la condition que le principe de réciprocité soit assuré. Or, il y a cinq ans, j'avais obtenu une déclaration commune, avec l'industrie ferroviaire allemande, demandant le respect du principe de réciprocité. À la Commission européenne, il m'a également été conseillé de faire avancer le principe de réciprocité. J'attends donc de vous un engagement sur ce principe, afin de nous prémunir contre une forme de naïveté dans cette mondialisation de la compétition.