Intervention de Jean-Yves Leconte

Commission des affaires européennes — Réunion du 6 décembre 2016 à 17h30
Institutions européennes — Audition conjointe de M. Harlem Désir secrétaire d'état chargé des affaires européennes et de M. Michael Roth ministre adjoint chargé des affaires européennes république fédérale d'allemagne

Photo de Jean-Yves LeconteJean-Yves Leconte :

Le risque italien est manifeste et les questions industrielles sont liées aux capacités de financement des banques elles-mêmes liées à certains ratios prudentiels. Or, les banques sont de plus en plus prudentes vis-à-vis du financement de l'économie. Par conséquent, renforcer l'union bancaire est une absolue nécessité, afin de faire en sorte que les banques puissent s'engager dans le financement de l'économie. Certaines sociétés voient d'ailleurs leur compte se fermer, dès lors qu'elles exercent leurs activités dans tel ou tel pays qui ont une réglementation bancaire quelque peu contradictoire avec la réglementation européenne. Un tel handicap empêche les sociétés d'asseoir une présence hors de l'Union européenne à la hauteur de leurs capacités techniques.

Vous avez évoqué l'axe franco-allemand comme majeur pour la construction européenne ; ce à quoi j'adhère. Dans l'Europe à 27, on ne peut faire la même chose que dans l'Europe à 6. Tiendrez-vous le même discours à Varsovie ? Je ne pense pas que, dans l'Europe d'aujourd'hui, ce tandem puisse faire autant bouger les choses, à l'instar de ce que révèle la crise migratoire dans laquelle l'Europe centrale agit de manière autonome. Même sur l'avenir de la zone euro, lorsque la France et l'Allemagne essaient de converger, on voit bien que d'autres pays de la zone euro sont aussi en divergence. Si, pour chaque nouvelle politique, une avant-garde avec une géographie différente est constituée, à la sortie, il n'y aura plus de lisibilité de l'Europe ni de contrôle démocratique possible, puisque chaque politique sera alors conduite dans un espace différent.

Dans une perspective fédérale, le budget européen est trop faible et la politique d'asile est lacunaire et doit être coordonnée. Pensez-vous, qu'à court terme, la politique d'accueil et d'instruction des demandes d'asile pourra être financée exclusivement par le budget de l'Union ?

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