Intervention de Jean Bizet

Commission des affaires européennes — Réunion du 4 mars 2015 à 15h05
Institutions européennes — Audition de Mme Susanne Wasum-rainer ambassadeur d'allemagne en france

Photo de Jean BizetJean Bizet, président :

Nous sommes particulièrement heureux de vous accueillir aujourd'hui. C'est l'occasion d'avoir un échange, j'en suis sûr, passionnant. Beaucoup d'entre nous vous connaissent déjà bien pour vous avoir rencontré dans différentes enceintes. Nous avons ainsi pu apprécier votre engagement au service de l'amitié franco-allemande et de la construction européenne.

Cette relation est essentielle. Elle l'est au regard de l'histoire, de la géographie mais aussi de l'ambition européenne que nos deux pays ont portée ensemble depuis son origine. Dès demain, j'accompagnerai le président Gérard Larcher pour une visite importante qu'il effectue dans votre pays. Le président du Sénat aura une série d'entretiens à haut niveau. Je m'en félicite.

Nous sommes nous-mêmes en contact avec la commission des affaires européennes du Bundesrat pour organiser prochainement une réunion commune.

La France puis le Danemark ont été frappés par des attentats terroristes odieux. Nous avons particulièrement apprécié la présence à Paris, le 11 janvier, de la Chancelière Angela Merkel. Nous avons engagé au sein de notre commission des travaux pour appuyer l'urgence d'une politique européenne coordonnée et opérationnelle de lutte contre le terrorisme. Nous formaliserons une résolution européenne le 18 mars. Peter Friedrich, mon homologue du Bundesrat, a bien voulu me donner son accord pour être présent à Paris le 30 mars. Nous pourrons ensemble exprimer notre détermination commune à lutter contre le terrorisme !

La France et l'Allemagne doivent jouer un rôle essentiel pour redonner tout son souffle au projet européen. J'avais rédigé, en 2013, un rapport dans ce sens. L'an passé, j'ai en quelque sorte récidivé dans un nouveau rapport qui insistait sur la coopération énergétique franco-allemande. C'est de cette coopération que pourra naître une véritable Europe de l'énergie.

De même, il nous semble que le numérique pourrait être un thème à privilégier dans notre coopération. Colette Mélot et André Gattolin sont nos rapporteurs qui travaillent sur ce sujet du numérique.

Ensemble, la France et l'Allemagne peuvent jouer un rôle clé pour promouvoir une défense européenne.

Nous entendrons avec intérêt vos analyses sur notre coopération commune.

L'Europe traverse toujours une période difficile à la suite de la crise financière suivie de la crise des dettes souveraines. La situation de la Grèce nous interpelle. Nous savons que l'enjeu de la dette grecque concerne directement les contribuables français comme allemands. C'est donc des solutions réalistes qui doivent être envisagées. Vous nous donnerez votre appréciation sur le récent compromis trouvé au sein de l'Eurogroupe.

Au-delà, c'est le fonctionnement de la zone euro que nous devons approfondir. La Commission européenne vient de rendre son avis sur le budget de la France et d'autres États membres. Nous en discuterons, le 11 mars, avec le vice-président Dombrovskis. Nous plaidons ici pour un approfondissement de la gouvernance économique. Encore faut-il être d'accord sur les bases sur lesquelles la zone euro doit fonctionner. L'assainissement des comptes publics est indispensable. Il doit se conjuguer avec une action résolue pour renforcer la compétitivité de nos entreprises, contribuer au retour de la croissance en Europe et lutter contre le fléau du chômage qui menace les équilibres sociaux et politiques dans trop de pays. Quelle est votre analyse ?

Enfin, la situation en Ukraine continue de nous préoccuper. Le nouvel accord de Minsk a suscité un espoir. La Chancelière et le Président de la République ont agi ensemble pour obtenir cet accord. Chacun en voit néanmoins la fragilité. Au-delà, c'est la relation de l'Union européenne avec la Russie qui est en jeu. Nous avons ici plaidé pour la fermeté, y compris à travers des sanctions, mais sans fermer la porte au dialogue. Le président du Sénat a eu tout récemment des entretiens de haut niveau à Moscou. Nous avons nous-mêmes désigné Yves Pozzo di Borgo et Simon Sutour pour travailler sur cette question épineuse mais stratégique. Quelle est votre appréciation ?

Je vous donne maintenant la parole. À la suite de votre intervention, nous engagerons un débat avec l'ensemble de nos collègues.

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