Intervention de Fabienne Keller

Commission des affaires européennes — Réunion du 7 juillet 2016 à 8h30
Institutions européennes — Relations entre le royaume-uni et l'union européenne : communication de mme fabienne keller

Photo de Fabienne KellerFabienne Keller :

En amont du vote, nous avions adopté à l'unanimité une résolution positive. Le peuple britannique s'est exprimé. Il existe une irréductible singularité britannique qui, sur la question européenne, s'était très tôt manifestée. Que représente l'Europe pour les Britanniques ? Un continent dont ils font partie et dont ils ne veulent pas dépendre. Pour eux, la construction européenne ne doit pas être autre chose qu'un projet économique, un marché unique. Cette position a conduit le Royaume-Uni à obtenir des dérogations et des opt-out jusqu'à l'accord de février dernier, qui semblait confirmer les contours d'un statut particulier.

Les Britanniques quittent donc l'Union européenne comme s'ils étaient sûrs de trouver dans le risque pris, outre de nouvelles opportunités, un regain de liberté. C'est une décision que je regrette à titre personnel, mais c'est une décision souveraine, qui fait suite à un long débat et que nous respectons. Nous devons chercher à comprendre ce qu'elle peut nous enseigner sur l'Europe de ceux qui restent. Je me suis rendue en Angleterre le 22 juin. Le 23, j'ai visité des bureaux de vote. Leur organisation diffère de la nôtre : les bulletins de vote sont numérotés, l'accès aux urnes est libre. Le dépouillement n'est pas effectué dans chaque bureau mais dans 380 points de regroupement, ce qui explique pourquoi les premiers résultats ont été si tardifs et pourquoi nous ne disposons pas d'une cartographie fine du vote.

En cohérence avec leur position depuis le début de la construction européenne, les Britanniques n'ont pas souhaité adhérer à l'union politique en bloc, sans attacher la moindre importance à l'arrangement obtenu en février, qui n'a que très peu fait partie des débats. C'est un vote de défiance à l'égard de l'Union européenne plus qu'à l'égard du gouvernement. Le Premier ministre a conservé sa popularité, ou plutôt la confiance qui lui a été accordée pour gouverner le pays, mais il n'a pas convaincu sur la question européenne.

Le coeur de la campagne se résume assez bien dans le slogan « I want my country back ».

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