Intervention de Didier Marie

Commission des affaires européennes — Réunion du 7 juillet 2016 à 8h30
Institutions européennes — Relations entre le royaume-uni et l'union européenne : communication de mme fabienne keller

Photo de Didier MarieDidier Marie :

Ce résultat est un séisme politique. M. Cameron, pompier pyromane, s'est brûlé, tout en provoquant une crise incommensurable. Le Brexit est l'occasion d'une remise en cause du modèle économique et social anglais issu des années Thatcher, sur lequel M. Blair n'est pas revenu, qui a pour effets une segmentation sociale extrême, une crise des services publics qui a meurtri les populations les plus modestes et les a amenées à rejeter en bloc le système, et un communautarisme exacerbé, qui pose la question de l'intégration et de la laïcité. Le modèle européen aussi doit être remis en cause car le déficit démocratique est patent. L'Europe, essentiellement économique et budgétaire, est illisible. Elle ne parle pas assez de la vie quotidienne. Pour autant, elle nous a permis de vivre en paix une ère de prospérité et d'enraciner la démocratie dans les pays de l'Est. Nous avons tous une part de responsabilité dans ce déficit démocratique.

L'activation de l'article 50 ne dépend que de la bonne volonté des Anglais. Pouvez-vous nous préciser le processus qui sera suivi ? Il faudra au prochain Premier Ministre une majorité pour le faire, et l'actuel Parlement n'est pas favorable au Brexit. La négociation avec la Grande Bretagne nécessitera de la fermeté et prendra du temps, avec près de mille accords à réviser, et devra être menée en parallèle de la relance du projet européen. Or l'attentisme de Mme Merkel comme les perspectives de la présidence slovaque font craindre qu'une telle relance soit compromise. Pourtant, sans une initiative rapide des pays fondateurs, nous nous enliserons.

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