Intervention de Philippe Bonnecarrere

Commission des affaires européennes — Réunion du 7 juillet 2016 à 8h30
Institutions européennes — Relations entre le royaume-uni et l'union européenne : communication de mme fabienne keller

Photo de Philippe BonnecarrerePhilippe Bonnecarrere :

Les responsables politiques doivent parler le moins possible sur ce sujet. D'abord, pour ne pas dramatiser. Puis, parce que pour être crédible, la parole politique doit être suivie d'effets. Avant d'annoncer une relance du projet européen, un sursaut, un nouveau traité, commençons par trouver un accord avec nos partenaires.

L'attente va durer, nous devons nous y préparer. L'article 50 ne sera activé que très tardivement. Je ne vois aucun motif d'enjoindre aux Anglais de se dépêcher, car cela nous place en situation de demande, ce qui n'est pas bon au début d'une négociation. La perspective des élections françaises et allemandes en 2017 ne devrait pas inciter les Anglais à se hâter.

Tout le monde parle du couple franco-allemand, mais dans la réalité, il diverge ! Et nos responsables politiques continuent à s'en prendre à l'Europe : voyez les déclarations de notre Premier Ministre annonçant son intention de ne plus respecter la directive sur les travailleurs détachés, ou la notification que la France n'entendait pas respecter son plan d'économies de 50 milliards d'euros, imposé par le Pacte de stabilité, ce qui ne devrait pas renforcer la confiance que les Allemands ont en nous.

Certes, de nombreuses remises en cause sont nécessaires. Le Centre, historiquement porteur de l'idée européenne, ne fait plus ce travail. À droite, les primaires mettent en relief des idéologies souverainistes. À gauche, le même exercice risque de conduire à rendre l'Europe responsable de tout ce qu'il y a de libéral dans notre économie. Bref, nous devons tous nous remettre en cause.

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