Intervention de André Gattolin

Commission des affaires européennes — Réunion du 6 décembre 2012 : 1ère réunion
Questions sociales — L'union européenne et les roms - rapport d'information proposition de résolution européenne et projet d'avis politique de m. michel billout

Photo de André GattolinAndré Gattolin :

Jorge Semprun disait que l'Europe actuelle était née dans les camps. Or, si l'Europe s'est employée à racheter la faute collective commise à l'égard des Juifs ou des homosexuels, rien n'a été entrepris à l'égard des Roms ou des Tsiganes.

Mon groupe politique a voté contre l'entrée de la Roumanie et de la Bulgarie dans l'Union européenne, estimant que l'intégration n'était pas simplement affaire d'économie, mais incluait aussi l'instauration d'un État de droit, ou la lutte contre la corruption et les mafias. Désormais ces pays appartiennent à l'Union et il devient urgent de trouver des solutions.

En outre, quelle est la capacité des sociétés modernes à intégrer des populations nomades ? Comment accorder des droits à des populations non stabilisées ? Cette question ne concerne pas seulement les États comme la Chine avec les Ouïghours ou les Tibétains.

Je souscris aux préconisations du rapporteur. Sans verser dans l'angélisme, ne stigmatisons pas des populations, mais recherchons plutôt les responsables des trafics. L'Europe est dépourvue des moyens pour y parvenir. Certains États en disposent, d'autres non. Il nous faut revenir à l'esprit des principes fondateurs de l'Europe et quitter une logique gestionnaire.

Attachons-nous enfin à surveiller l'action des collectivités. A Saint-Vulbas, par exemple, dans l'Ain - une commune riche puisqu'elle bénéficie de la manne de la centrale nucléaire de Bugey -, le terrain d'accueil des gens du voyage est installé près de la déchetterie, dans des conditions sanitaires déplorables. Imaginez quand la température monte au plein coeur de l'été... Résultat, il n'y a personne ! La plupart du temps, l'installation de ces terrains ne fait l'objet d'aucune concertation ; obligées d'agir, les collectivités rendent parfois inopérantes les dispositions de la loi.

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