Intervention de Michel Raison

Commission des affaires européennes — Réunion du 25 juin 2015 à 8h30
Agriculture et pêche — Situation du secteur laitier : rapport d'information et proposition de résolution européenne de mm. claude haut et michel raison

Photo de Michel RaisonMichel Raison :

Je remercie le président de m'avoir confié cette mission. Il me revient d'aborder les perspectives, que j'orienterai sur quatre axes.

La question générale qui se pose est : « est-ce que la France veut rester un grand pays laitier exportateur ou un pays autosuffisant ? »

Le premier impératif est de définir une stratégie

Où en est-on ? À la demande du ministre, France Agrimer, a publié en juin 2014, un document intitulé « Stratégies de filières». Pour la filière laitière, rien ne manque : l'aménagement de territoires, le maintien des laiteries partout en France, les marges des entreprises, les revenus des producteurs, la performance économique, la performance écologique, l'exportation, l'innovation, les relations contractuelles, la volatilité des prix et du marché... Il ne manque plus que le paysage et la lutte contre le changement climatique pour que le catalogue soit complet. Il y a presque tout. Autrement dit, il n'y a presque rien.

On touche là un problème de fond. Une stratégie suppose un cap, un objectif clair. Il y a des pays qui en ont. On les connait. Mais force est de reconnaître que la stratégie française, pour le moment, tient plus du catalogue que du cap.

Même devant les perspectives du marché mondial, beaucoup d'éleveurs vont arrêter leur exploitation. Ce que la démographie ne fera pas, la concurrence l'imposera, Les dynamiques laitières vont s'accélérer. Les contrastes vont se creuser. Certaines zones peuvent se retrouver en déprise laitière et dans un engrenage fatal. Il est tout à fait certain qu'il y aura des restructurations. Il me semble qu'il faut accompagner ces mouvements et non pas nier la réalité.

Il paraît nécessaire de bien séparer les deux notions : la stratégie économique et l'objectif politique d'aménagement du territoire. A l'État de définir un cap, une stratégie de compétitivité pour la filière, élaborée avec la profession laitière, orientée vers les marchés. Aux régions, aidées par l'Union européenne, d'avoir un objectif de localisation, d'équilibre, pour aider les zones les plus fragiles. Ce travail stratégique reste à mener. Les régions ont une expérience dans ce domaine.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion