Intervention de Fabienne Keller

Commission des affaires européennes — Réunion du 3 décembre 2015 à 8h35
Économie finances et fiscalité — Procédure européenne d'examen des budgets nationaux : communication de mme fabienne keller et m. françois marc

Photo de Fabienne KellerFabienne Keller :

Je ne suis pas décliniste mais réaliste. Les taux d'intérêt sont incroyablement bas, les contributions au budget européen en baisse, les hydrocarbures ne coûtent rien... Nombre de facteurs sont favorables et le résultat est moins bon que planifié. L'économie française a la capacité d'absorber les bonnes nouvelles sans le moindre effet. Les réformes supposées générer des économies ne sont pas très documentées. On ne voit pas les économies, sauf pour les collectivités territoriales.

Ce que dit Pascal Allizard est très juste. On doit gérer le double niveau - zone euro, Union européenne - et travailler à une meilleure coordination. La volonté de construire des politiques économiques communes à la zone euro est actuellement une réalité politique.

Michel Raison pointe à juste titre le fait que le fonds est franco-allemand. Le cas est singulier : deux ministres européens s'adressent au Président de la République et à la Chancelière, tout en invitant les autres États membres à les rejoindre. Cette initiative de l'axe franco-allemand est politiquement forte. Il s'agit de répondre financièrement aux questions du contrôle des frontières extérieures, de la sécurité, de l'accueil des réfugiés. C'est politiquement puissant, même si ce n'est pas très institutionnel. J'espère que beaucoup de pays européens rejoindront cette démarche, menée par deux pays qui ne sont pas des pays d'entrée des migrants, dans un geste de solidarité.

La religion des 3 % ? La maîtrise des dépenses publiques est stratégique pour éviter un niveau de prélèvements qui freine le développement de l'économie et de l'emploi. Le Royaume-Uni suit un autre modèle, très libéral. Il est vrai que leur déficit est élevé, mais ils s'y attaquent avec énergie. En France, il n'est pas possible de maintenir le fonctionnement coûteux d'une machine non productive qui ne crée pas d'emploi. Il ne faut pas se libérer trop rapidement de cet effort sur la dépense publique, qui favorise une économie davantage créatrice d'emplois.

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