L'Union européenne a reconnu la vocation à l'adhésion de l'ensemble des pays du Sud-Ouest des Balkans, c'est-à-dire tous les pays issus de l'ex-Yougoslavie ainsi que l'Albanie.
Mais la situation de ces pays est très hétérogène. Avec la Croatie, nous sommes dans la phase terminale des négociations. La « Macédoine » - je mets ce nom entre guillemets - et le Monténégro ont le statut de pays candidat, mais les négociations ne sont pas ouvertes. La Serbie, la Bosnie et l'Albanie n'ont pas le statut de pays candidat. Enfin, vient le Kosovo qui pose un problème bien particulier, puisqu'il n'est pas reconnu par l'ensemble des pays de l'Union. Hier même, nous avons reçu dans cette salle le président du Sénat roumain, qui nous a confirmé que son pays voyait un problème de principe et un précédent dangereux dans la reconnaissance du Kosovo ; l'Espagne a la même position.
Le problème paraît inextricable, mais on a eu le sentiment, ces derniers mois, que la Serbie donnait certains signes d'évolution.
En même temps, nous nous interrogeons sur la situation interne du Kosovo, sur le plan politique comme sur le plan économique. Certains observateurs doutent même de la viabilité d'un Kosovo indépendant.
Face à ces problèmes redoutables, nous avons souhaité faire le point, et c'est pourquoi nous vous remercions, Monsieur l'Ambassadeur, d'avoir accepté de venir devant nous pour nous expliquer comment se présente aujourd'hui la situation du Kosovo, et quelles sont les perspectives de ce pays.
Nous avons souhaité également bénéficier de l'expérience de notre collègue Marie-Thérèse Bruguière, membre du groupe interparlementaire France-Balkans occidentaux, qui a participé à l'observation des élections au Kosovo.
Nous avons également souhaité avoir l'éclairage du Conseil de l'Europe, notamment pour ce qui concerne la question des droits de l'Homme. Notre collègue Jean-Claude Frécon, membre de la délégation française à l'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe, a accepté de nous apporter son témoignage.
Je vais d'abord donner la parole à Marie-Thérèse Bruguière, puis à Jean-Claude Frécon, de sorte que M. l'Ambassadeur puisse aborder plus rapidement les aspects déjà évoqués par nos collègues.