Intervention de Aymeri de Montesquiou

Commission des affaires européennes — Réunion du 19 mars 2014 à 15h05
Institutions européennes — Débat préalable au conseil européen des 20 et 21 mars 2014

Photo de Aymeri de MontesquiouAymeri de Montesquiou :

Comment cela ? Le contexte n'est pas le même, mais comment voulez-vous expliquer aux Russes qu'ils ont tort, alors que le Kosovo a été arraché à la Serbie, dont il est pourtant aussi le berceau ? Je rappelle que, de surcroît, Belgrade a été bombardé par l'aviation de l'OTAN sans autorisation des Nations unies. On ne peut pas être convaincant et apparaître comme juste en pratiquant le « deux poids, deux mesures ».

L'Union européenne s'est comportée de manière vraiment irresponsable et a fait preuve d'un amateurisme flagrant ! Que les Ukrainiens aspirent à une coopération avec l'Union européenne, soit, mais il faut prendre en compte la diversité du pays. À cet égard, il me semble qu'il pourrait être proposé d'organiser un référendum dans chaque province, pour lui permettre de déterminer si elle fera partie d'un État ukrainien unitaire ou fédéral ou si elle rejoindra la Russie. Il était évident que la Crimée, dont la population est russe à une écrasante majorité, souhaiterait être rattachée à la Russie. Il est évident aussi, même si cela n'a jamais été pris en compte, que tous les Ukrainiens ne parlent pas forcément l'ukrainien, alors qu'ils parlent tous le russe.

J'y insiste, cette absence de connaissance du terrain amène l'Union européenne à commettre des fautes terribles. Monsieur le ministre, j'aimerais notamment que vous m'expliquiez comment Mme Ashton a pu se faire photographier au côté de l'individu que j'ai mentionné. Trouvez-vous cela normal ? La France ne doit-elle pas émettre une protestation officielle ?

Pour conclure, je sortirai des frontières de l'Ukraine pour mieux mettre en évidence l'application trop fréquente du « deux poids, deux mesures » : est-ce que l'Union européenne réagit lorsqu'Israël ne respecte pas le droit international ? Non ! Nous nous taisons ! En revanche, avec la Russie, nous avons réagi sans prendre en compte tous les paramètres de la situation particulière de l'Ukraine.

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