ministre délégué. Nous les avons sans doute faits dans le passé, mais nous ne pouvons pas imposer cet objectif du jour au lendemain. Nous devons convaincre et trouver les outils pour aider ces pays à nous rejoindre pour promouvoir cette ambition.
C'est pourquoi j'ai l'intime conviction que, lors de ce Conseil européen, le « moins 40 % » ne sera pas gravé dans le marbre. En effet, ces pays, bien que conscients des enjeux liés à la protection de la planète et au réchauffement climatique, nous demandent un peu de temps.
La Pologne, sans doute en raison de l'importance du charbon dans son économie, est le pays le plus rétif. J'ai discuté de ces questions avant-hier soir avec mon homologue polonais : les Polonais sont d'accord pour nous rejoindre ; toutefois, ils ont besoin non seulement d'analyser les coûts induits par cette réduction, mais aussi de savoir s'ils disposeront des systèmes d'interconnexion leur permettant, par exemple, de profiter de l'énergie électrique provenant d'Espagne - où l'éolien s'est beaucoup développé - ou d'Irlande via un réseau sous-marin que nous devons mettre en place. Au passage, cela nous permettra également d'améliorer la part des énergies renouvelables dans le mix énergétique.
Il s'agit d'une question complexe, qui a d'importantes répercussions. J'ai d'ailleurs, au nom de la France, demandé à la Commission européenne de tenir compte du fait que nous allions devoir accompagner, à travers différentes aides d'État, des industries très émettrices sur le chemin d'une consommation énergétique plus sobre. Je pense à la sidérurgie, aux cimenteries, à la production de pesticides, qui consomment beaucoup d'énergie.
Nous devons aussi songer aux emplois nouveaux que créeront les technologies vertes tout en nous efforçant de préserver les emplois des industries dont nous ne voulons plus qu'elles fonctionnent comme elles l'ont fait jusqu'à présent. Ces efforts doivent pouvoir être supportés par les États, à travers des aides publiques.