Nous vous remercions très sincèrement pour l'ensemble des explications très détaillées que vous venez de nous donner. La position française sur l'adhésion de la Roumanie à l'espace Schengen n'est pas fermée. La France veut simplement prendre des précautions car l'immigration clandestine a pris des proportions importantes. C'est un sujet qui peut aussi nourrir des positions extrémistes dans le débat national. Il est vrai que la Roumanie a fait des progrès importants sur le plan technique, mais la France souhaite que ces progrès soient approfondis. Il s'agit essentiellement d'un problème de calendrier et la France se montrera constructive.
Sur le risque d'une Europe à plusieurs vitesses, je veux souligner que la France et l'Allemagne représentant près de la moitié du produit intérieur brut de la zone euro, il n'est pas illégitime qu'elles prennent des initiatives sur la gouvernance économique européenne. Il est d'ailleurs fréquent que deux ou trois pays lancent une politique qui doit ensuite être partagée par l'ensemble des 27 États membres. C'est tout l'intérêt de la coopération renforcée à laquelle nous sommes ici très favorables, mais en précisant bien qu'elles doivent toujours rester ouvertes. En l'occurrence, l'initiative sur la gouvernance est aussi un message adressé aux marchés financiers. Il est nécessaire d'avoir une véritable gouvernance économique et un pacte européen de compétitivité. Mais en aucun cas, nous ne souhaitons aboutir à une sorte de « club privé » franco-allemand, ou à une Union fragmentée en plusieurs catégories.
Sur la politique agricole commune, je remercie le commissaire européen roumain, M. Dacian Ciolos, qui est considéré par les agriculteurs français comme un grand commissaire. Il a heureusement une démarche moins libérale que son prédécesseur.
Nous vous transmettrons le rapport sur l'avenir de la politique de cohésion que nos collègues Yann Gaillard et Simon Sutour viennent d'établir.