Merci, Monsieur le Président, de m'avoir invitée ici, afin de m'exprimer devant votre commission. Votre invitation s'inscrit dans une période d'intensification des relations bilatérales entre la France et la République tchèque, à tous les niveaux, ce qui se projette aussi dans nos coopérations au sein des instances européennes sur lesquelles je reviendrai dans un instant.
Depuis mon arrivée en France, je rappelle toujours que mon pays était avant la Seconde Guerre mondiale un des dix pays les plus développés au monde. Peu de gens s'en souviennent mais la mémoire de cette situation donne à notre appartenance actuelle à l'Union européenne une dimension symbolique forte : celle du retour dans un ensemble géopolitique qui est naturellement le nôtre et dont les aléas de l'histoire nous avaient privé.
Au sein de l'Union européenne, la République tchèque apporte une touche de pragmatisme qui est la marque de fabrique de mes compatriotes. Au fil des dossiers, nous recherchons des alliés et nous essayons comme chaque État membre de faire valoir nos opinions. La méthode de travail qui s'impose alors à nous est d'être des partenaires fiables et crédibles, en qui l'on peut faire confiance et pour cette raison, notre rencontre aujourd'hui revêt une grande importance.
Une autre spécificité de la République tchèque découle de son économie, tournée à 80 % vers l'exportation dans les pays membres de l'UE. Cette ouverture façonne naturellement nos politiques européennes et nous sommes soucieux de toujours privilégier les processus de convergence au sein de l'Union.
Cette convergence suppose que l'Europe ne soit pas seulement une affaire économique mais aussi un endroit dans le monde où les valeurs communes et les traditions démocratiques sont pleinement partagées. Cela recouvre tout aussi bien la liberté, la sécurité et le droit.
L'histoire nous a laissé en héritage une connaissance très étendue des questions associées aux relations avec les pays membres du partenariat oriental, par exemple lorsque des processus de démocratisation surgissent ici ou là.
Tous ces éléments sont repris dans une stratégie de l'action de la République tchèque au sein de l'Union européenne que mon gouvernement devrait approuver cette année.
Un dernier point encore y sera tout spécialement traité, c'est notre priorité de sécurité énergétique où nous collaborons notamment avec la France.
Je n'ai pas la possibilité dans le temps qui m'est donné de traiter toutes les questions liées à la construction européenne. Je me concentre donc sur les sujets d'actualité, qui sont au coeur de nos priorités.