Je salue le travail du rapporteur. Oui à la valorisation de la pêche artisanale, oui à une expertise scientifique en collaboration avec les pêcheurs. Je soutiens l'approche nuancée du rapport sur les rejets. La médiatisation de ce sujet n'a pas encore eu lieu ; elle sera dévastatrice pour la pêche. La question est pourtant complexe, car les rejets varient selon les modes de pêche, selon qu'il s'agit d'espèces benthiques ou pélagiques. Il faut une approche pragmatique.
L'Union européenne ne reconnaît pas la notion de « pêche artisanale », à laquelle nous sommes tout particulièrement attachés dans la Manche. Le concept européen de « petite pêche côtière », qui exclut les engins remorqués, et donc les nombreux bateaux qui pratiquent le chalutage, ne répond pas à notre situation. Contrairement au précédent, le nouveau règlement du Fonds européen des affaires maritimes et de la pêche, n'y consacre pas d'article spécifique. C'est regrettable, car nos artisans marins-pêcheurs ont besoin de cette reconnaissance.
Je suggère donc d'ajouter à la proposition de résolution un considérant après l'alinéa 15 qui pourrait être ainsi rédigé : « considérant que la petite pêche côtière et la pêche artisanale ont une très grande importance sociale » ; et, après l'alinéa 28, un alinéa ainsi rédigé : « déplore l'absence d'un article spécifique consacré à la petite pêche côtière et demande de rétablir cette individualisation ». Il faudra travailler avec la commission des affaires économiques pour affiner cette notion de pêche artisanale, car derrière de nombreux emplois et la vitalité de nos territoires côtiers sont en jeu.