Intervention de André Gattolin

Commission des affaires européennes — Réunion du 4 juillet 2013 : 1ère réunion
Élargissement — Ouverture éventuelle de négociations d'adhésion avec la serbie - communication et proposition de résolution européenne de m. simon sutour

Photo de André GattolinAndré Gattolin :

J'ai rencontré récemment un certain nombre de personnalités serbes engagées dans le combat pour la démocratie à qui j'ai exprimé mes interrogations sur ce revirement des formations nationalistes en faveur de l'Union européenne. L'explication qui m'a été donnée nous renvoie vers les tycoons, ces oligarques dont parlait le président dans sa communication. Ceux-ci sont entourés de conseillers chinois ou russes qui mesurent l'atout que pourrait constituer l'adhésion de la Serbie à l'Union européenne. Le pays serait alors une porte d'entrée en Europe pour les intérêts économiques chinois ou russes. Il s'agit d'une interprétation possible. Elle ne saurait bien sûr être la seule raison.

Quoi qu'il en soit la réconciliation entre les peuples de cette région est indispensable et aussi importante qu'a pu l'être la réconciliation franco-allemande. Elle est dans la vocation de l'Europe.

Ma principale préoccupation tient surtout à la situation économique de la Serbie. Le poids pris par les oligarques n'est pas sans rappeler celui qu'ont connu un certain nombre de pays d'Europe de l'Est après la chute du mur. Je pense par exemple à la République tchèque. Le rapprochement avec l'Union européenne a induit une profonde réforme des structures économiques de ces pays qui ont permis à un certain nombre de personnes de faire fortune. L'Union européenne a été en quelque sorte instrumentalisée. Et on constate, après l'adhésion, une résurgence du nationalisme.

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