Intervention de Vannino Chiti

Commission des affaires européennes — Réunion du 7 novembre 2013 : 1ère réunion
Institutions européennes — Réunion avec une délégation de la commission des affaires européennes du sénat italien

Vannino Chiti, président de la commission des politiques de l'Union européenne :

Je suis très heureux de participer, avec mes collègues les sénateurs Cociancich et Tarquinio, chefs des principaux groupes représentés dans notre commission, à cette rencontre, ici à Paris, avec vous, les membres de la commission des affaires européennes du Sénat français.

Cette rencontre fait suite, Monsieur le Président Sutour, à la visite que vous avez effectuée à Rome le 16 janvier dernier.

Je me souviens que cette rencontre avait été très utile, car elle nous avait permis de connaître la manière dont nos parlements sont engagés à renforcer la dénommée « phase ascendante », autrement dit la participation à l'élaboration des choix et des orientations européens.

Je crois même que l'utilité et la raison d'être de ces visites réciproques consistent, justement, dans la possibilité d'échanges fructueux d'expériences entre commissions homologues des Sénats de deux pays, l'Italie et la France, qui jouent depuis toujours un rôle important dans le cadre de l'Union européenne.

Nous représentons les chambres hautes de nos pays respectifs, qui, comme j'essaierai de l'illustrer par la suite, exercent une fonction de représentation tout à fait particulière.

Je suis également persuadé que - outre l'amitié de toujours entre la France et l'Italie - nous avons une responsabilité commune vis-à-vis de la Méditerranée, une région stratégique cruciale pour l'Union européenne.

L'activité de notre Sénat sur ces sujets - en plus des questions importantes à l'ordre du jour du Parlement et de la commission de l'Union européenne, telles que la gouvernance économique, les politiques pour l'emploi, spécialement des jeunes, l'Union bancaire - est en train de se concentrer sur le semestre de la présidence italienne du Conseil de l'Union européenne, de juillet à décembre 2014.

Une grande partie des rencontres intergouvernementales se tiendra à Milan, siège de l'Expo 2015 consacrée au thème « Nourrir la Planète, énergie pour la vie ». En ce qui nous concerne, nous essayons de nous concentrer sur les questions de plus grand intérêt pour l'Italie, à inscrire à l'agenda du Semestre.

Pour le parlement italien, les thématiques-clé sont la consolidation des politiques européennes pour l'emploi et le développement durable, après des années exclusivement d'austérité qui ont ajouté à la crise économique des phases de véritable récession ; un avancement de l'Union européenne sur le chemin de la démocratie supranationale, notamment dans les politiques de sécurité et des relations internationales ; comme je l'ai dit, la Méditerranée : un engagement immédiat sur les questions, hélas d'actualité pressante, liées à l'accueil des réfugiés venant des régions de crise du Proche-Orient et des pays du dénommé printemps arabe.

Après l'épisode tragique de Lampedusa, nous mettrons au centre de l'attention et des initiatives partagées la question d'une gestion collective, que l'Union européenne doit prendre en charge - comme elle le fait, légitimement, pour d'autres importantes questions communes.

Plus de dix-neuf mille personnes qui fuyaient les guerres et les calamités naturelles - dont un grand nombre de femmes et d'enfants - gisent déjà en Méditerranée. Le Pape François a raison : on ne peut pas continuer d'être insensibles et passifs. L'Union européenne est née, après des siècles de guerres, pour couronner le grand rêve, non seulement de démocratie et de développement, mais aussi de solidarité et de paix.

Au coeur de la réflexion et de l'initiative, nous voulons mettre le sujet de la stabilité politique du bassin de la Méditerranée tout entier qui, ces derniers temps, a été mis au second plan par les institutions de l'Union, en faveur d'une ligne directrice préférentielle pour le Partenariat oriental.

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