Intervention de Roberto Cociancich

Commission des affaires européennes — Réunion du 7 novembre 2013 : 1ère réunion
Institutions européennes — Réunion avec une délégation de la commission des affaires européennes du sénat italien

Roberto Cociancich :

La relation entre les citoyens européens et l'UE ressemble à celle d'un couple marié en crise. Toute crise matrimoniale repose sur des fautes partagées et l'Italie est partiellement coupable dans la crise de confiance de ses citoyens à l'égard de l'UE. Au prix de mesures d'austérité sévères, le déficit budgétaire est repassé sous la barre des 3 % du PIB mais le chômage atteint des niveaux inconnus, si bien que pour les citoyens, la participation à l'Europe ne semble pas apporter d'avantages. Parallèlement, l'Italie ne parvient pas à dépenser les fonds structurels qui lui sont alloués et risque de devoir abandonner 30 milliards d'euros à ce titre. Les citoyens italiens ne bénéficient donc pas autant qu'ils le pourraient des fonds européens, faute d'un véritable gouvernement en Italie. L'Europe a abandonné la dimension des grands projets et leur préfère des petits pas, qui apparaissent à beaucoup comme des pas en arrière. La constitution de l'UE représente la plus grande révolution politique de l'après-guerre ; il convient qu'une initiative de grande ampleur lui donne aujourd'hui un nouveau souffle, par le biais d'une intégration plus forte conduisant aux États-Unis d'Europe. Pour éviter l'Europe des populismes, il faut aller vers l'Europe des peuples où chacun ressent l'UE comme sa propre maison. Pour des raisons historiques, les pays du Sud de l'Europe sont plus sensibles à cette problématique : la France, l'Italie, l'Espagne pourraient donc unir leurs forces pour aller dans cette direction.

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