A plusieurs reprises, à l'époque où Hubert Haenel présidait cette commission, nous avons eu la chance de bénéficier de votre réflexion sur l'état de l'Union européenne. Je suis heureux que nous puissions une fois de plus profiter de votre grande expérience et de votre jugement.
Je crois traduire un sentiment largement partagé en disant que la situation de l'Europe nous inspire à la fois espoir et inquiétude. Nous constatons que, face à une crise économique particulièrement grave, l'Europe a jusqu'ici tenu bon, et qu'elle est en train d'approfondir sa gouvernance économique. Nous voyons peu à peu s'affirmer le Conseil européen et son président, et nous avons le sentiment que, grâce à cela, l'Union parvient parfois à dégager des orientations novatrices. Mais nous constatons aussi que, devant une situation qui reste difficile, les réflexes nationaux sont très présents. Les négociations budgétaires pour 2011 sont tendues, les négociations sur le futur cadre financier s'annoncent extraordinairement difficiles. En même temps, la poursuite du processus d'élargissement suscite un certain trouble dans les opinions publiques. Enfin, nous craignons que des franges importantes de la population, notamment la jeunesse, ne comprennent plus la nécessité et les avantages de la construction européenne.
Nous avons besoin d'y voir plus clair, de mieux comprendre. C'est ce qui nous a amenés à nous tourner vers vous, car vous avez une expérience exceptionnelle de l'Europe et une capacité de réflexion sur la construction européenne qui ne l'est pas moins.